Sophie Alix-Boiron a été élue Miss Handi Rhône-Alpes, ce dimanche 17 mai, à Gières (Isère). Une élection au cours de laquelle les candidates n'avaient qu'une seule idée en tête: "montrer que le handicap, c'est pas forcément triste!".
La démarche se veut féminine, malgré les béquilles, souriante malgré le fauteuil. Plus qu'un défilé classique de Miss, les spectateurs assistent à un acte militant. Gonca Kilicaslan, -qui a terminé première Dauphine-, l'avoue: "ça demande du courage (...) on ne sait pas comment va être le regard des autres, s'ils vont accepter votre handicap (...) mais il faut changer les mentalités et donner une image positive."
Si la beauté était seule prise en compte, ce serait trop simple, trop "court". "On dirait, 'elle est belle, mais elle est en fauteuil, elle est belle mais elle louche'" ajoute Gonca. La jeune femme est une "tête". Etudiante en licence de management, elle le dit sans détours, son handicap, "c'est le plus beau cadeau qu'on pouvait lui faire". Grâce à lui, elle essaie de se surpasser, sans relâche. Elle cite le danseur anglais Akram Khan et ses blessures... Son beau visage fait penser à celui de Frida Kahlo, l'artiste mexicaine handicapée elle aussi.
Plus que la beauté, ici le jury note le charisme, la façon de se mouvoir, l'harmonie entre le corps et les appareils. Mais comme dans toutes les élections de ce type, le sourire prime. "Le handicap, c'est pas forcément triste", fait remarquer la nouvelle Miss Rhône-Alpes, Sophie Alix-Boiron, "on a des projets, on a surtout une vie, parfois plus dense que certains. Mais ça, les gens l'ignorent!".
Sophie a défilé avec son mari Nicolas, c'est lui qui a poussé son fauteuil sur la petite scène. Il y avait aussi Adam, son fils. La jolie Lyonnaise a été frappée par la sclérose en plaques à l'âge de 20 ans. Elle n'était alors qu'une toute jeune femme en quête de féminité. "J'ai longtemps cherché des béquilles rouges pour aller avec la façon dont je m'habillais" raconte-t-elle.
Reportage Céline Aubert, Vincent Habran, Frédéric Cathelain :
En 2013, le concours s'était limité à Internet. Une organisation dans une vraie salle, -même si c'est l'extérieur d'un restaurant-, c'était donc une première pour cette édition Rhône-Alpes. Sophie, la gagnante, affrontera une dizaine d'autres candidates le 20 septembre prochain, toujours à Gières, dans l'espoir de décrocher le titre national.