Développer l'alimentation de proximité avec des produits de qualité, c'est le choix de bon nombre d'agriculteurs qui misent sur les circuits courts et la vente directe. Aujourd'hui, ils s'inquiètent pour leur avenir car les normes d'hygiene varient sans cesse au profit des elevages intensifs.
Normes d'hygiène strictes, constamment modifiées et souvent inadaptées pour les structures traditionnelles, les éleveurs fermiers en ont par-dessus la tête. Les contrôles sanitaires, ils ne sont pas contre, mais ils s'inquiètent, car l'élevage fermier est soumis à la même réglementation d'hygiène que l'élevage industriel.
C'est surtout la nouvelle réglementation du 1er juillet prochain qui laissent perplexes les agriculteurs de la filière avicole. Des nouvelles mesures vont entrer en vigueur sur tout le territoire français, principalement pour éviter une nouvelle apparition de la grippe aviaire. Une galère en perspective pour les éleveurs, qui tirent la sonnette d'alarme.
Que change cette réglementation ?
L'arrêté a été pris le 8 février 2016 et ce "plan de biosécurité" entrera en vigueur le 1er juillet.Dans cette réglementation :
- instauration de la "bande unique" obligatoire par unité de production : un ensemble homogène d'animaux qui vont vivre ensemble de la naissance à l'abattage
- matériel réservé à chaque bande de palmipèdes et volaille
- le nettoyage et désinfection de tout matériel
- les éleveurs ont deux ans pour atteindre ces objectifs
Les conséquences sur le terrain
Les éleveurs craignent "une réglementation sanitaire inadaptée (salmonelles, mesures de biosécurité, étiquetage) difficilement applicable ou à des coûts prohibitifs, ne conduise à mettre à mal la filière fermière", explique dans un communiqué la Chambre d'Agriculture de l'Isère. Sur le terrain, l'inquiétude est palpable. Florine Ebbhah, Vincent Habran et Azedine Kebabti sont partis à la rencontre de certains d'entre eux, à la Ferme de Valensole, dans l'Isère.