A l'origine des émeutes à Moirans (Isère), il y a le refus d'un juge d'octroyer une permission de sortir à un détenu pour assister aux obsèques de son frère. La garde des Sceaux entend donc défendre la Justice dans cette affaire.
Réaction de C. Taubira après les incidents de MoiransLa ministre de la Justice, Christiane Taubira, a réagi, dans un communiqué, aux violences survenues dans la soirée du mardi 20 octobre à Moirans, dans l'Isère, les qualifiant "d'absolument intolérables".
"Intolérables parce que, par l'importance des dégâts et des troubles qu'elles ont générés, elles mettent en péril l'ordre républicain", explique la garde des Sceaux. "Intolérables aussi parce qu'elles mettent en cause de façon inacceptable l'indépendance et la sérénité avec lesquelles les décisions de justice doivent être rendues", ajoute Christiane Taubira.
Ces violences sont une prise d'otage de la société toute entière. #Moirans #4V
— Christiane Taubira (@ChTaubira) 21 Octobre 2015
Et la ministre de poursuivre : "Je tiens à rappeler solennellement à chacun que, dans une démocratie, les décisions de justice ne sont contestables que par les voies de droit. La Cour d'appel aura à dire le droit et j'entends qu'elle le fasse en toute indépendance."
Mardi soir à Moirans, un groupe de personnes issues de la communauté des gens du voyage, sédentarisés à Moirans depuis plusieurs années, a bloqué des routes et des voies SNCF en brûlant voitures et palettes, pour dénoncer le refus de la Justice d'accorder une permission de sortir à l'un de leurs proches, un détenu de la prison d'Aiton qui souhaitait assister aux obsèques de son frère.
Pendant les émeutes, le maire de Moirans, Gérard Simonet, s'est étonné que le juge d'application des peines ne l'ait pas prévenu de sa décision. "On aurait pu parlementer avec la communauté avant que ça explose", a expliqué l'édile.