Elle doit pallier la fermeture de la RD1091, après l'effondrement du tunnel du Chambon, mais elle ne doit en aucun cas la remplacer. La route de secours, qui emprunte le tracé d'une ancienne piste forestière, ne peut accueillir les touristes. Beaucoup le regrettent.
"On peut comprendre qu'on ne peut gérer le flux de trafic lors des vacances scolaires... c'est ingérable sur une route de secours. Mais on pourrait faire en sorte que le reste du temps les gens puissent emprunter cet axe", estime Philippe Raybaudi, du Collectif du Chambon. Difficile d'imaginer en effet le passage de 12.000 véhicules/jour dans un secteur aménagé en urgence pour le trafic local. Du côté des Hautes-Alpes, où l'on était coupé du monde depuis la fermeture du tunnel du Chambon, on comptait beaucoup sur cette "petite" route pour relancer le commerce.
Or, en raison du danger que représenterait une affluence sur cet axe, les touristes se font rares, même en fin de semaine. Brigitte Pelletier, restauratrice à La Grave, estime que son chiffre d'affaires a baissé de près de 70% par rapport à l'année dernière. "Le week-end, on voyait des gens qui allaient vers Serre-Chevallier, le Queyras, Vallouise... aujourd'hui on ne voit plus personne", constate-t-elle.
Les touristes sont toujours invités à faire la grande boucle par Gap, s'ils veulent gagner Briançon. C'est pourquoi ils évitent toujours La Grave.
Et si on autorisait les visiteurs à passer au moins pendant les périodes creuses, se demandent les habitants installés aux confins de l'Isère et des Hautes-Alpes.
Reportage Françoise Guais et Cédric Picaud