Grenoble et Clermont-Ferrand interdisent les pesticides sur leur territoire

L'utilisation de pesticides est désormais interdite sur le territoire des villes de Grenoble et Clermont-Ferrand. Les maires ont pris un arrêté ce jeudi, même si cette action se veut surtout symbolique, les produits chimiques étant proscrits pour l'entretien des espaces verts depuis 2017.

Cinq grandes villes françaises dont Grenoble et Clermont-Ferrand ont annoncé ce jeudi 12 septembre l'interdiction de l'utilisation des pesticides sur leurs territoires. Dans un communiqué commun, les maires disent leur espoir de "faire changer la loi" en pleine polémique sur les distances minimales entre habitations et zones d'épandage.

"Il s'agit pour nous d'engager une démarche concertée pour faire changer la loi et concourir à la sauvegarde du patrimoine inestimable de la biodiversité sur nos territoires et de la santé de nos concitoyens", ont écrit les élus de Paris, Lille, Nantes, Grenoble et Clermont-Ferrand dans un communiqué commun, apportant leur soutien aux maires ayant pris des arrêtés antipesticides contre lesquels les préfets ont déposé des recours.
 


Le maire de Malleval-en-Vercors (Isère) fait partie de la cinquantaine d'édiles en France ayant pris un arrêté interdisant l'utilisation de produits phytopharmaceutiques à moins de 150 mètres des habitations et bâtiments professionnels, ainsi qu'autour des chemins de randonnée. Sommé par le préfet de retirer son arrêté, Vincent Bayot est resté sur ses positions.
 

Action symbolique


"Par une déclaration d’urgence climatique et un arrêté contre l’utilisation de produit phytosanitaire chimique, un élu local et un maire est dans son rôle d’animateur du débat public et dans son rôle de protection des populations contre les effets de ces substances", a estimé pour sa part le maire de Clermont-Ferrand Olivier Bianchi, annonçant que cette mesure concernait "les pesticides mais aussi d’autres substances contenant des perturbateurs endocriniens ou à effets cancérigènes".

Mais cette action se trouve être en grande partie symbolique, la loi interdit en effet depuis 2017 l'utilisation de produits chimiques par les collectivités pour entretenir les espaces verts et la voirie. Même interdiction depuis janvier pour les particuliers et jardiniers amateurs qui ne peuvent plus utiliser que des produits phytopharmaceutiques d'origine naturelle.
 
Les espaces verts des copropriétés et des entreprises sont donc les principaux concernés par cette mesure et notamment la SNCF, grande utilisatrice de glyphosate pour désherber ses voies. Mais pour la ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne, il s'agit d'un "coup de com". "Merci à ces 5 communes d'avoir confirmé qu'elles respecteront la loi : depuis le 1er janvier 2017 l'utilisation des pesticides est déjà interdite dans les espaces publics, et depuis le 1er janvier 2019 chez les particuliers...", a-t-elle écrit sur Twitter.
 
Le gouvernement veut proposer de fixer à 5 ou 10 mètres, selon les cultures, la distance minimale entre les habitations et les zones d'épandage de pesticides, un arbitrage dénoncé comme minimaliste par les écologistes et les associations. Un projet de décret est en consultation publique depuis lundi et jusqu'au 1er octobre.

 
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