La France conserve quatre universités parmi les 100 meilleurs établissements dans le monde, sur 500 retenus par le classement annuel de Shanghaï. Grenoble 1, l'Université Joseph Fourier (UJF), n'en fait pas partie, mais se retrouve tout de même dans le top 150.
Le classement 2014 publié vendredi par l'université Jiaotong (communications) de Shanghai des 500 meilleures universités ne déroge pas à la règle : les établissements américaines et britanniques sont hégémoniques et la Chine confirme sa progression.
Les Français conservent quatre établissements dans le top 100 : Pierre et Marie Curie à Paris (35e), Paris Sud Orsay (42e), l'Ecole normale supérieure (67e) et l'université de Strasbourg (95e).
L'Université Joseph Fourier (Grenoble 1) est quant à elle parmi les 100 à 150 meilleurs universités au monde. Une position qu'elle partage avec deux autres établissements français : Aix-Marseille et Paris Diderot.
L'UJF brandit un autre classement qui la positionne en n°1 français
Cette performance modérée de l'université grenobloise n'est pas affichée sur le site web de l'établissement, qui préfère, ce vendredi 15 juillet, souligner sa première place dans un autre classement.
"Avec 10 chercheurs dans la liste 2014 des « Highly cited researchers » sur les 78 chercheurs français référencés par Thomson ISI, l’UJF se situe en tête des universités françaises", se réjouit-on à Grenoble 1.
Les chercheurs de l'UJF font donc beaucoup parler d'eux. Mais le classement de Shanghaï, lui, ne s'arrête pas à ce seul critère. Créé en 2003, il prend en compte 6 éléments pour distinguer les 17.000 établissements répertoriés dans le monde, dont le nombre de Nobel parmi les anciens élèves, le nombre de chercheurs les plus cités dans leur discipline ou le nombre de publications dans "Science" et "Nature". Ces critères sont tournés vers la recherche et les sciences de la vie, occultant entre autres les sciences humaines et sociales.
"Un classement comme un autre" selon G. Fioraso
Mais le classement de Shanghaï est décrié. Comme le soulignent bon nombre d'observateurs, il ne prend pas en compte la qualité de l'enseignement dispensé, l'insertion professionnelle des élèves ou encore l'accueil d'étudiants étrangers.
"C'est un classement comme un autre, les critères du classement de Shanghai sont davantage adaptés aux pays anglo-saxons qu'aux universités européennes", relativise la secrétaire d'Etat chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Geneviève Fioraso.
"Les universités de recherche américaines sont très sélectives, contrairement aux nôtres", qui accueillent tous les publics, souligne-t-elle, avant de nuancer la portée de ces résultats: "On ne va pas construire notre politique d'enseignement supérieur et de recherche en fonction de ces indicateurs".
De fait, le système français en recherche est scindé entre d'un côté les universités et de l'autre les organismes de recherche comme le CNRS, l'Inserm, qui n'entrent pas dans le classement.
Les performances du système français
"Ce qui compte ce sont les résultats obtenus ces derniers mois: l'exploit de la sonde Rosetta à plus de 400 millions de kilomètres de la Terre, la trajectoire réussie de l'ATV-5 vers la station spatiale internationale", avance Mme Fioraso au lendemain de l'attribution d'une médaille Fields au franco-brésilien Artur Avila, directeur de recherche au CNRS et à la tête d'une unité de recherche à Paris Diderot.
Dans un communiqué commun avec le ministre de l'Education nationale Benoit Hamon, la secrétaire d'Etat se félicite "du maintien des performances des établissements français, qui résistent bien à la montée des pays émergents".
Pour concurrencer le classement de Shanghai, l'Union européenne a créé en mai son premier classement, U-Multirank.