La première votation citoyenne grenobloise s'est achevée samedi 15 octobre avec une bien moindre participation que prévu, notamment au projet-phare d'abrogation des nouveaux tarifs de stationnement. Deux jours après, gagnants et perdants n'ont pas tout à fait le même avis sur le bilan à en tirer.
Grenoble vient de vivre sa première votation citoyenne. La majorité municipale n'est pas peu fière de cette expérience, une première en Europe qui figurait parmi les promesses de campagnes d'Eric Piolle... d'autant plus que le résultat du vote va dans le sens de la mairie.
#Votationcitoyenne : le oui obtient moins de 25% de l'objectif avec 4515 voix (sur les 20 000 requises). Les contre 2079 et 190 blanc.
— Ville de Grenoble (@VilledeGrenoble) 15 octobre 2016
"Les pétitionnaires sont arrivés majoritaires mais ils sont très largement en dessous du seuil des 20.000 signatures puisqu'ils n'ont réalisé qu'un quart des 20.000 voix, résume Pascal Clouaire, adjoint à la démocratie locale de la mairie de Grenoble. Ce qui n'empêche que nous allons écouter ces pétitionnaires parce que ce que les personnes ont dit est important, nous allons en tenir compte."
Un mode de gestion contesté
Attendre les résultats de la pétition pour débattre... l'idée n'est pas du goût de Marie-José Salat, conseillère municipale de l'opposition PS, qui tonne: "C'est significatif d'un mode de gestion qui n'a rien de démocratique ! On décide d'abord et, contraint de débattre, on finit par débattre."Reportage de Céline Aubert-Egret, Grégory Lespinasse, Gilles Neyret et Annick Giros.
Surtout qu'il n'est pas question pour la majorité d'abroger la délibération de juin dernier qui augmentait le tarif des stationnements à Grenoble. C'est cette mesure, qui rapporterait environ trois millions d'euros à la ville, que le Comité des unions de quartiers (CLUQ) souhaitait voir disparaître. Mais la pétition devait atteindre 20.000 voix, le nombre de voix remportées par Eric Piolle lors des élections municipales. Un objectif irréalisable, selon le CLUQ.
Ce n'est pas possible ! C'est totalement incohérent !
"On peut pas nous demander de faire le même résultat que la liste Piolle aux Municipales et en même temps ne pas réunir les même conditions électorales, proteste Bruno De Lescure, membre du bureau du CLUQ, pour qui le faible nombre de bureaux ouverts et leur horaire d'ouverture étaient le principal frein. Ce n'est pas possible ! C'est totalement incohérent !"
Le CLUQ n'a pas pour autant déposé les armes, puisque le comité demande à présent à la majorité une révision de la délibération, mais qui porterait uniquement sur le ticket résident.