Tous les matches du FCG, qui entame sa 3e saison en Top 14, se joueront désormais au stade des Alpes, qui partagera l'enceinte avec le Grenoble Football 38 (GF38).
Tombé au niveau amateurs en 2011, ce dernier n'attirait plus que 2.200 spectateurs environ par match dans un stade de 20.000 places.
Quasi inoccupé depuis trois ans, l'ultra-moderne stade des Alpes de Grenoble va enfin remplir ses gradins en accueillant les matchs du club de rugby local, le FCG, ce qui devrait renflouer un peu ses caisses.
Le FCG espère lui "atteindre 14.500 spectateurs" la saison prochaine contre 13.000 cette année, a indiqué Marc Chérèque, président du club, au cours d'une conférence de presse.
Avec 13 rencontres de rugby et 15 de football au cours de la saison, "nous allons avoir un événement sportif par semaine au stade des Alpes, c'est une offre extrêmement ambitieuse", s'est félicité Christophe Ferrari, président (PS) de Grenoble Alpes Métropole (la Métro)
Le déménagement du FCG vers le stade des Alpes permettra en outre de réaliser une "économie de près de 500.000 euros d'argent public", via une réduction de la subvention versée par la Métro à la société Carilis qui exploite le stade dans le cadre d'une délégation de service public.
L'enceinte sportive, construite pour 78,5 millions d'euros, coûte actuellement 2 millions d'euros par an en frais de fonctionnement, auxquels s'ajoutent 5 millions d'euros environ de remboursement du capital et des intérêts, selon Éric Piolle, maire (EELV) de Grenoble.
"Maintenant qu'il est là, quoi qu'on pense de son coût et de son opportunité, ce qui est important c'est qu'il devienne un outil pour les habitants de l'agglomération, un lieu sympa dans lequel ils ont plaisir à aller", a-t-il estimé.
Dix ans de polémique
C'est peut-être la fin d'une polémique de plus de dix ans dans l'agglomération grenobloise. Avant même sa construction, le stade avait en effet suscité une fronde inédite: une trentaine de jeunes "éco-citoyens" s'étaient installés pendant trois mois, à l'hiver 2003, dans des cabanes perchées sur des arbres menacés par les travaux.Expulsés par la police, les accrobranchistes ont ensuite multiplié les recours contre le permis de construire retardant de deux ans le début des travaux.
L'enceinte aux formes galbées, surmontée d'une verrière de 70.000 m² équipée de panneaux solaires, a finalement été inaugurée en mai 2008. Mais dès 2010, le GF38 est tombé en Ligue 2 puis, croulant sous les dettes, a déposé le bilan en juillet 2011. L'équipe se voit alors reléguée dans les limbes du championnat de France amateur, d'où elle n'est pas remontée depuis.
"Il y avait des espoirs qu'on remonte en National cette année mais cela n'a pas été le cas", concède Alain Fessler, président de l'association du GF38.
Le FCG jouait lui la majeure partie de ses matches dans son enceinte historique, le stade Lesdiguières, d'une capacité de 12.000 places seulement, qui "avait atteint ses limites" pour un club de Top 14, selon Marc Chérèque.
L'ancienne municipalité socialiste de Grenoble y avait prévu des travaux pour en accroître la capacité mais ce projet "ne nous semblait pas utile en terme d'usage de l'argent public", a estimé Éric Piolle.
"Non seulement on ouvre le stade des Alpes à un public plus large mais nous faisons des économies d'argent public", a-t-il souligné.
Le déménagement du FCG va toutefois obliger ce dernier à construire une halle temporaire dans le Parc Paul Mistral, à deux pas du stade, afin d'accueillir les festivités d'après-match.
"Cela va coûter les yeux de la tête en gardiennage", dénonce l'opposant socialiste Jérôme Safar. "Où sont passés les accrobranchistes?", lance sa colistière Anouche Agobian.