Grève des enseignants : "ça fait deux ans qu'on subit des protocoles de plus en plus farfelus"

La majorité des syndicats d'enseignants appelle à une grève nationale aujourd'hui. En cause, le protocole sanitaire en place et la gestion de la crise par le gouvernement. Jane, directrice d'école à Lyon explique les raisons de sa colère.

Professeurs et parents d'élèves en ont marre et comptent bien le faire savoir aujourd'hui. Depuis les les annonces lundi dernier de Jean Castex, le Premier ministre, un nouveau protocole sanitaire est en vigueur dans les écoles. « Ca fait 2 ans qu'on subit des protocoles de plus en plus farfelus qui sont censés protéger les enseignants et les enfants", s'agace Jane Urbani directrice de l'école maternelle Charles Péguy à Lyon et secrétaire départemental du SNUDI-FO. "C'est trop compliqué. Il y en a eu un le 28 décembre, un le 2 janvier, un le 6, puis un nouveau suite à l'annonce du Premier ministre. »

Si un élève est testé positif, l'ensemble des élèves doit alors être testé. Et pour retrouver les bancs de l'école, les élèves doivent réaliser 3 auto-tests (plus besoin de PCR ou d'antigénique). L'un à J0, l'autre à J+2 et enfin à J+4. Une attestation sur l'honneur des parents suffira alors pour que l'enfant réintègre la classe.

« C'est uniquement de la communication »

Dans l'école primaire de Jane, cinq enseignants sur douze sont absents. « Ce n'est pas forcément lié au Covid. Mais nos enseignants n'en peuvent plus. Le gouvernement fait uniquement de la communication. Ils veulent à tout prix faire croire que l'école est ouverte mais ce n'est pas vrai ! On trompe tout le monde car des classes ferment. Moi dans mon établissement, il y a cinq classes fermées. Du coup ça fait des annonces dans l'opinion pour dire que tout est sous contrôle mais en fait c'est faux, » explique Jane Urbani.

La journée type de cette directrice, c'est de jongler entre son téléphone et ses mails. Entre les enfants positifs et les classes fermées, la directrice doit sans cesse gérer des problèmes d'organisation « Je deviens un peu standardiste » souffle-t-elle. « On nous fait faire des choses inutiles. C'est ce qui me tue. On nous fait brasser de l'air. »

Plus de masques et d'enseignants

Jane estime qu'elle n'a aucune mesure de protection. Ni masque FFP2, ni purificateur d'air, des classes impossibles à aérer complètement et pas d'auto-test disponible pour les enseignants. Sans compter le manque chronique d'effectifs. « Il nous faut plus d'enseignants dans le Rhône. Mais pas des contractuelles sur quelques mois mais vraiment des enseignants statutaires. Pas non plus des retraités. C'est du délire de proposer à des gens vulnérables de venir dans les bains de culture que sont nos classes. Aujourd'hui, l'inspecteur d'académie nous a dit que sur 300 retraités du Rhône sollicités, une quinzaine a accepté de venir. On marche sur la tête. »

L'école de Jane sera ouverte aujourd'hui. Mais la moitié des écoles du Rhône ne devrait pas ouvrir leur porte ce jeudi.

 

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