Tous les syndicats appellaient les fonctionnaires à une journée d'action et de manifestation, ce jeudi 15 mai. Les revendications portent sur les salaires. Le point d'indice est gelé depuis quatre ans. A Grenoble, le cortège devait défiler du rectorat à la Préfecture.
Sept syndicats (CFDT, CFTC, CGT, FA-FP, FSU, Solidaires et Unsa) et FO de son côté avaient appelé les focntionnaires à se mobiliser pour l'emploi et les salaires, une situation inédite sous l'ère Hollande, alors que le président a pris ses fonctions il y a tout juste deux ans.
Les syndicats veulent avant tout un dégel du point d'indice, qui sert de base au calcul des salaires et n'a pas été augmenté depuis juillet 2010. Pour eux, l'annonce par le gouvernement Valls du maintien de ce gel jusqu'en 2017 (avec un réexamen chaque année) est "inacceptable". La ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu a de son côté réaffirmé ce jeudi matin que le gouvernement ne pourrait "faire de geste que le jour où la croissance redémarrera".
Selon France Bleu, le défilé a réuni un millier de personnes à Chambéry. A Grenoble, le défilé est parti en début d'après-midi du rectorat, en direction du centre ville et de la préfecture en passant devant la cité administrative.
Reportage à Grenoble de Florine Ebbhah et Dominique Bourget
Selon l'Insee, les fonctionnaires ont perdu du pouvoir d'achat en 2012 et 2011. Cette perte est liée au gel du point, à l'inflation, mais aussi à la hausse des cotisations retraites, qui doivent s'aligner sur le privé d'ici à 2020. Cela concerne les Infirmiers, enseignants, pompiers, éducateurs, policiers, gardes champêtres... En tout plus de cinq million d'agents de l'Etat que soit dans la fonction publique d'Etat, territoriale ou hospitalière.
Une augmentation de 1% de la valeur du point coûterait 1,8 milliard d'euros pour les trois fonctions publiques.
Conscient des difficultés des plus bas salaires, le gouvernement leur a accordé un coup de pouce début 2014 (qui sera complété début 2015): "46 euros en moyenne sur deux ans" par mois, selon Mme Lebranchu, qui précise que la mesure concerne près d'1,6 million d'agents.
Les syndicats jugent ce geste très insuffisant, Brigitte Jumel (CFDT) lançant notamment que son syndicat ne "veut plus" de "la politique salariale de ce gouvernement".
La mobilisation survient à quelques jours de l'ouverture, lundi prochain 19 mai, de négociations au long cours pour remettre de l'ordre dans les parcours professionnels des agents, en revoyant par exemple leurs quelque 1.700 régimes indemnitaires.