Grève SNCF : "c'est une honte", la colère des usagers "pris en otages"

En raison d'un mouvement social des chefs de bords, la SNCF a supprimé plusieurs trains le week-end de Noël. Des centaines de personnes se retrouvent bloquées, sans alternatives pour rejoindre leur famille le soir du réveillon.

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"C'est une honte" déplore Françoise, plus triste que révoltée. Cette parisienne s'y était pourtant prise bien à l'avance pour réserver son billet de train. "Je sais bien que tout le monde se rue sur les trains à cette période, j'ai réservé en novembre, pour anticiper et être sûre d'être dans ma famille pour Noël". Comme des centaines d'autres personnes, Françoise rêvait d'un réveillon entourée de ses proches, au terme d'une année éprouvante. "Je devais partir chez mes parents avec ma fille, les valises étaient prêtes, ça m'a brisé le cœur de lui dire qu'on ne partait plus" se désole cette jeune mère de famille.

Même constat d'impuissance, même résignation pour Théo, étudiant en école de commerce. Il avait prévu de retourner dans ville natale, à Lyon, pour un Noël en famille, et une soirée de nouvel an, entre amis. Mais ses projets sont soudainement bouleversés quand il reçoit ce mail de la SNCF mardi soir, à deux jours de son départ. "Franchement je n'en revenais pas, je ne voulais même pas y croire " confie Théo, dépité. "Je veux bien comprendre qu'ils aient des revendications, mais là, prendre en otage autant de gens pour Noël, vraiment ça me dépasse !"ajoute-il. 

Pour d'autres c'est la colère qui domine. Sur les réseaux sociaux, les tweets d'internautes révoltés tombent en avalanche. 

Du côté de la SNCF, silence. Contacté par téléphone, le service communication ne souhaite pas répondre aux questions, et renvoie au communiqué de presse largement diffusé. Dans ce document, Christophe Fanichet, le directeur de SNCF Voyageur, se dit solidaire des usagers lésés, et déclare "Nous avons tout fait pour éviter cette grève (...) Nous présentons les excuses de nos entreprises à tous nos clients qui ne pourrons pas tous compter sur nous ce week-end. Nous faisons tout pour qu'ils soient plus nombreux à pouvoir voyager, c'est notre priorité". 

Les syndicats, quant à eux, regrettent que leurs appels ne soient pas entendus, depuis des mois. "La colère des usagers, je la comprends toute l'année. Le problème ne se pose pas uniquement à la période de Noël" argue Laurent Saint-Léger, secrétaire de la CGT à Lyon. "Nous avons des revendications que personnes, n'écoute, personne n'entend, alors que nous demandons aussi plus de financement pour remédier à des problématiques sur le moyen et long terme" Et d'ajouter "Chaque fois, l'Etat, l'entreprise et la région se renvoient la balle. Finalement, les grands perdants ce sont les usagers". 

La SNCF a fait savoir que les personnes dont le train a été supprimé seront remboursées à hauteur de 200% du prix initial de leur billet. Pas suffisant pour calmer le mécontentement, ni pour consoler les familles séparées. 

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