Les gendarmes de Haute-Loire sont parvenus à démanteler un réseau de vol de véhicules utilitaires qui sévissait dans la Loire, le Rhône et la Haute-Loire. Jeudi 4 mars, 3 des mis en cause ont été placés en détention et un autre sous contrôle judiciaire. Cette affaire a débuté à l’automne 2019.
C’est une longue affaire menée par les gendarmes de la Haute-Loire qui vient d’arriver à son terme jeudi 4 mars. A l’automne 2019, la gendarmerie a constaté un accroissement significatif des vols de véhicules utilitaires de type camions plateaux. Ces vols de véhicules appartenant à des collectivités ou gardés dans des garages étaient commis la nuit, dans le Rhône, dans la Loire et la Haute-Loire. L’enquête préliminaire a été confiée à la Brigade de Recherches (BR) d’Yssingeaux, qui prend l’affaire très au sérieux : « Face à l’ampleur du phénomène et afin d’y mettre un terme, le 1er septembre 2020, le Groupement de Gendarmerie Départementale (GGD) de la Haute Loire crée un groupe de travail composé de 6 enquêteurs, baptisé « Latitude 43 ». Le 4 septembre 2020, une information judiciaire est ouverte pour vols, vols aggravés et participation à une association de malfaiteurs. La commission rogatoire est confiée à la BR d’Yssingeaux qui reçoit l’appui de la section de recherches (SR) de Clermont-Ferrand », précise la gendarmerie dans un communiqué.
Un groupe de 6 malfaiteurs soupçonné
Pour résoudre cette enquête, de nombreux moyens logistiques et techniques sont mis en place : investigations de gendarmerie scientifique, des surveillances et recueil de renseignements. Toutes ces dispositions ont permis d’identifier « un groupe criminel organisé composé de 6 malfaiteurs. Chevronnés, issus de la communauté des gens du voyage sédentarisés sur les bassins stéphanois et lyonnais, ils sont structurés en « équipes à tiroir » ». Leur mode opératoire est bien rodé : les véhicules volés sont soit maquillés puis revendus sur le territoire national, soit démontés en vue d’écouler les pièces détachées en Europe de l’Est avec la complicité de transporteurs roumains. « Les investigations réalisées par les enquêteurs permettent de déterminer que plus d’une cinquantaine de faits sont susceptibles d’être rattachés à l'activité des malfaiteurs pour un préjudice supérieur à un million d’euros », détaille le communiqué.
200 gendarmes mobilisés
L’affaire a trouvé sa conclusion au début du mois de mars : le 2, une « opération judiciaire d’envergure » est mise en place par la gendarmerie de Haute Loire. Celle-ci mobilise 200 gendarmes et permet d'interpeller les 5 mis en cause identifiés. « Les enquêteurs de la BR d’Yssingeaux et de la SR de Clermont-Ferrand sont appuyés par des enquêteurs du GGD de la Haute-Loire, 9 Pelotons de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie (PSIG) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, 1 hélicoptère de la section aérienne gendarmerie (SAG) de Bron, 4 équipes cynophiles SAMBI (Stupéfiants, Armement, Munitions, Billets), des militaires de l’escadron de gendarmerie mobile d’Annecy et du GIR ».
5 personnes interpellées et 3 placées en détention
Au total, 6 véhicules d’une valeur de 140 000 euros, 100 cartouches de cigarettes, 1 calculateur, 2 pompes à chaleur, 4 fusils et 10 000 euros en numéraire ont été saisis. Les personnes interpellées ont été placées en garde à vue : « A l’issue de leur garde à vue, le 4 mars 2021, 4 des 5 mis en cause ont été présentés au magistrat instructeur et mis en examen. Une des personnes mises en cause a été placée sous contrôle judiciaire. Les trois autres ont été incarcérées à l'issue des débats tenus devant le juge des libertés et de la détention », explique le communiqué. Le dernier n’a pas été mis en examen.