Une nouvelle fuite de pétrole brut a été détectée à la raffinerie TotalEnergies de Donges, ce samedi 23 novembre. 15 m³ de pétrole brut qui se sont déversés dans la Loire, irisant 500 m² d'eau. Une association de riverains demande la mise aux normes des installations "conformément aux règles environnementales existantes".
"La fuite s'est matérialisée par une brèche de 2 cm sur un cordon de soudure créant un filet d’écoulement" dans la Loire, annonçait samedi 23 novembre la préfecture, ajoutant que"dès l’apparition de l’événement, le tronçon de la ligne concernée a été isolé".
Une surface d'eau d'environ 500 m² dans la Loire a été irisée.
Des fuites répétitives minimisées
Le 2 janvier 2021, Totalenergies annonçait "quelques irisations" en Loire au niveau de l'appontement 6 annoncées suite à une fuite.
De son côté, la préfecture indiquait "le rejet de quelques litres de pétrole en Loire".
"En réalité cette fuite avait entraîné l'écoulement dans les sols de 300 000 litres de produit responsable d'une pollution sur une surface d'environ 10 000 m² et des eaux souterraines", dénonce l'association environnementale dongeoise des zones à risque et du PPRT.
Le 21 décembre 2022, une fuite d'essence était survenue dans l'un des bacs de la raffinerie. 800 000 litres contenus "dans une cuve de rétention dépourvue d'un système d'étanchéité" avaient exposé la population à un "taux de concentration de benzène dépassant pendant plusieurs jours la valeur toxicologique de référence pour cette exposition"
Des résultats connus par TotalEnergies dès janvier 2023, mais que l'industriel a caché plus de 20 mois.
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Le 10 septembre dernier, une fuite enflammée était détectée sur une ligne d’hydrogène à la raffinerie.
"Un événement plutôt mineur", navait alors annoncé Totalenergies.
Une affirmation "hasardeuse"
"Aujourd'hui, cette nouvelle fuite n'échappe pas aux commentaires immédiats habituellement
rassurants de l'exploitant et de la Préfecture, souvent démentis dans les jours suivants", dénonce l'association de riverains après la fuite de samedi dernier.
"Affirmer que les mesures réalisées n'ont pas relevé une présence de composés organiques volatiles est hasardeuse si on ne précise pas à quel endroit les mesures ont été effectuées et si les capteurs étaient ou non sous les vents".
Se contenter d'affirmer "que les eaux irisées devraient se disperser naturellement et se reporter, par l'action du vent, sur les berges", fait fi du respect de l'environnement
AEDZRPCommuniqué de presse
L'AEDZRP, estime que "l’État doit mettre fin à sa complaisance envers des industriels indélicats qui n'ontde cesse de se réclamer d'une transparence qu'il n'ont pas et exiger une mise aux normes des installations conformément aux règles environnementales existantes".
L'association demande également "qu'un site dédié soit mis en place rendant compte des rapports d'accidents et des mesures environnementales in-situ et hors site qui soit accessible à chaque citoyen.ne".
Le reportage de Sophie Wahl, Christophe François, Christophe Person
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