« J’aime ma commune », c’est le mot d’ordre des maires de France qui se mobiliseront samedi 19 septembre pour dénoncer un nouveau tour de vis de l’Etat qui réduit leurs dotations. L’Association des maires de Haute-Loire répondra à cet « appel ».
L’Association des Maires de France (AMF) dénonce "l’asphyxie programmée des communes de France" et lance l’Appel du 19 septembre. En cause : les dotations de l’Etat qui n’en finissent pas de baisser alors que les communes se voient imposer de nouvelles dépenses pour l’aménagement des rythmes scolaires par exemple.
Selon l’AMF, la baisse globale des dotations aux collectivités locales se monte à 3,67 milliards d’euros cette année, et ce sont les communes qui font le plus les frais de ce tour de vis, plus que les départements et les régions.
4 millions de moins pour les communes de Haute-Loire
En Haute-Loire, le président des maires, l’ancien député Jean Proriol, maire de Beauzac depuis 1962 (!) a fait ses comptes : les 260 communes du département vont perdre 4 millions d’euros entre 2014 et 2017 à cause de l’Etat qui se désengage. C'est la fameuse « DGF », Dotation Globale de Fonctionnement qui a déjà baissé de 7% depuis 2013.
Les intercommunalités sont aussi touchées. Conséquence selon Jean Proriol : « Les communes ne pourront pas continuer d’aider la vie locale et associative et devront aussi baisser leurs investissements ».
Des choix difficiles
Face à cette situation, les communes doivent faire des choix, différer ou renoncer à certains projets.À Vals-près-le Puy, par exemple, commune résidentielle aux portes du Puy-en-Velay, la mairie n’a repeint cette année que la moitié de la toiture des tennis couverts et s’interroge sur l’aménagement prévu du centre historique du bourg.
D’autant qu’il faut faire face depuis l’an dernier à des dépenses nouvelles imposées par l’Etat : la fameuse réforme des rythmes scolaires. Dans cette commune de 3500 habitants, de multiples activités sont proposées aux enfants après l’école, mais cela a un coût important.
« Notre budget d’investissement a été divisé par trois ces trois dernières années ! » relève la première adjointe, Danièle Malartre. Pour elle, à terme, il va falloir s’interroger sur la gratuité de certains services publics, comme la crèche par exemple ou justement les activités périscolaires. La municipalité se demande même si elle pourra éviter d’augmenter les impôts.
Pour Jean Proriol, c’est l’économie locale qui souffre de cette situation, les collectivités étant obligées de freiner leurs projets. Il demande avec ses collègues de AMF un remboursement par l’Etat plus rapide de la TVA et la mise en place rapide d’un fonds territorial d’équipement, comme l’a promis le Premier Ministre Manuel Vals en novembre 2014 au congrès des maires.
Pour se faire entendre, les élus locaux ont lancé « l’Appel du 19 septembre pour les communes de France ».
En Haute-Loire, l’association des maires tiendra une assemblée générale extraordinaire le samedi 19 septembre au centre socio-culturel de Blavozy. Les élus sont priés d’y participer avec leurs écharpes tricolores pour dire leur ras-le-bol.
Intervenants :
Danièle Malartre, 1e adjointe de Vals-près-le-Puy, et Jean Proriol, président de l'Association des Maires de Haute-Loire.