Haute-Loire : le jeune Malien Madama Diawara dans l’obligation de quitter le territoire

Mercredi 14 avril, le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a maintenu l’Obligation de quitter le territoire français de Madama Diawara. Ce jeune Malien de 19 ans vivait en Haute-Loire depuis 2 ans.

Le couperet est tombé ce mercredi 14 avril. Le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a rejeté la requête de son avocate et maintient l’OQTF (Obligation de quitter le territoire français) de Madama Diawara. Une décision confirmée par la préfecture de Haute-Loire. Ce jeune Malien de 19 ans vivait en Haute-Loire depuis 2 ans. Véronique de Marconnay avait accueilli le jeune sans-papiers avec son compagnon Eric Durupt au sein de leur foyer. Elle indique : « La requête est rejetée. L’OQTF est maintenue. C’est perdu. On est très affectés mais pas surpris. Le moral n’est pas au beau fixe. On peut encore faire appel de la décision du tribunal administratif. Nous devons d’abord nous entretenir avec notre avocate mais on a bien envie de faire appel ».

Toute la situation est difficile

Laurette Pays, membre de RESF qui soutient la cause du jeune Madama, explique : « L’OQTF est maintenue. Madama va être rapatrié dans son pays par vos impôts et les miens. Nous allons lui payer un voyage qui le ramènera chez lui, contraint et forcé. Je pense que ça devrait aller vite, vu le calendrier. Mais je n’en sais rien. Cette décision est un coup dur. Toute la situation est difficile. La décision du tribunal n’est pas un coup plus dur que le reste, on s’y attendait. On se heurte à des procédés administratifs extrêmement violents. Madama n’est pas le premier ni le dernier ». 

Nous devons continuer d’avancer car il n’est pas seul

Laurette Pays a pu contacter Véronique de Marconnay et Eric Durupt. Elle raconte : « Quand on apprend une nouvelle pareille qui concerne quelqu’un à qui on s’est beaucoup attaché, imaginez comment on peut être. Quand on est devant une injustice flagrante, on ne peut pas être heureux, c’est impossible. Il y a le bon sens qui fait dire que nous nous heurtons à une machine judiciaire et administrative machiavélique et il y a l’affection qu’on porte à ces jeunes qui nous donne énormément de souffrances. Nous devons continuer d’avancer car il n’est pas seul ».

Plusieurs rebondissements

Accueilli en décembre 2018 par un couple d'enseignants de Haute-Loire après avoir traversé la Méditerranée puis les Alpes jusqu'à Briançon, le jeune homme avait été scolarisé puis avait effectué un premier stage chez un couple d'éleveurs qui lui avait proposé un contrat d'apprentissage. Mais la préfecture de Haute-Loire refusait de lui délivrer un titre de séjour, mettant en doute l'authenticité de son acte de naissance. Le 25 février, un nouvel acte de naissance a été fourni à la préfecture qui s'était engagée à ce qu'il soit expertisé rapidement par la police de l'Air et des Frontières. Mardi 9 mars, Madama Diawara, avait été placé en garde à vue pour "usage de faux documents" après une convocation par la police de l'Air et des Frontières à Gerzat (Puy-de-Dôme) puis conduit dans un centre de rétention administrative à Lyon.  

Une pétition lancée

Le compagnon de Mme De Marconnay, Eric Durupt, avait entamé une grève de la faim le 30 janvier pour réclamer sa régularisation, avant d'y mettre un terme quinze jours plus tard dans l'espoir d'une nouvelle décision. La situation du jeune homme avait suscité une vague de soutien en Haute-Loire et une pétition lancée par le couple a recueilli à ce jour plus de 37 500 signatures. Véronique De Marconnay et Eric Durupt, s’exprimeront ce jeudi 15 avril à 14 heures au Puy-en-Velay lors d’une conférence de presse.
 

 

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