Sa menace d’expulsion avait provoqué de nombreuses réactions en Haute-Loire : ce mardi 9 mars, Madama Diawara, jeune Malien, a été envoyé vers un centre de rétention de Lyon pour y être expulsé, sur décision de la préfecture de Haute-Loire.
Le jeune Malien Madama Diawara, accueilli en Haute-Loire et menacé d'expulsion, a été conduit mardi 9 mars vers le centre de rétention administrative de Lyon, avant d'être expulsé, a indiqué l'enseignante qui l'héberge et dont le compagnon avait observé une grève de la faim pour obtenir sa régularisation administrative. "On nous a annoncé en toute fin de journée que Madama était en route pour Lyon au centre de rétention administrative de Lyon en vue d'une expulsion sur décision du préfet de Haute-Loire", a déclaré à l'AFP Véronique de Marconnay. "Nous sommes encore sur le choc, c'est un cauchemar pour nous".
Mardi matin, Madama Diawara avait été convoqué par la police de l'Air et des Frontières à Gerzat (Puy-de-Dôme) et "placé en garde à vue pour usage de faux documents", selon Mme de Marconnay. "Mon compagnon et moi avons été interrogés séparément en audition libre", a-t-elle ajouté. "L'affaire est en cours", a indiqué un porte-parole de la police de l'Air et des Frontières qui n'a pas souhaité donner plus d'informations. Selon nos informations, le jeune majeur aurait été mis en garde à vue aux alentours de 9h30, alors qu'il croyait se rentre à un rendez-vous "de routine", selon le couple d'enseignants qui l'accueille.
"Nous allons rester ici jusqu'à ce qu'il soit libéré"
"C'est très dur pour nous émotionnellement de voir Madama dans cette situation, mais nous allons rester ici jusqu'à ce qu'il soit libéré", a affirmé l'enseignante, présente devant le commissariat avec son compagnon.
Madama Diawara, jeune Malien de 19 ans, avait été accueilli en décembre 2018 par le couple altiligérien après avoir traversé la Méditerranée puis les Alpes jusqu'à Briançon. Il avait été inscrit dans un établissement pour obtenir un CAP d'ouvrier agricole et avait effectué un premier stage chez un couple d'éleveurs qui lui avait proposé un contrat d'apprentissage.
De nombreux soutiens en Haute-Loire
Mais la préfecture de Haute-Loire refusait de délivrer l'autorisation de travail et le titre de séjour nécessaires au jeune homme, majeur depuis janvier 2020, mettant en doute l'authenticité de son acte de naissance. Le compagnon de Mme De Marconnay, Eric Durupt, a entamé une grève de la faim le 30 janvier pour réclamer sa régularisation, avant d'y mettre un terme quinze jours plus tard dans l'espoir d'une nouvelle décision. Le 25 février, un nouvel acte de naissance a été fourni à la préfecture qui s'était engagée à ce qu'il soit expertisé rapidement par la police de l'Air et des Frontières. La situation du jeune homme avait suscité une vague de soutien en Haute-Loire et une pétition lancée par le couple a recueilli plus de 35.800 signatures.