Renaud Meyssonnier a 27 ans. Originaire de Haute-Loire, il vient d'être condamné à un an de prison au Népal pour usage de fausse monnaie. Le jeune homme était parti en mai dernier pour un tour du monde en solitaire. En voulant entrer au Népal, il est arrêté en possession de faux billets.
Faire le tour du monde, Renaud Meyssonnier en rêvait depuis toujours. Ce jeune-homme de 27 ans habite en Haute-Loire, est historien, spécialisé dans le patrimoine, et a préparé minutieusement son tour du monde pendant 6 mois. Le 11 mai 2015, c'est le grand jour : il quitte son logement, sac au dos, et se lance à l'aventure.
Renaud part vers l’Est. Il voyage à pied, en covoiturage, en transports en commun jusqu’au bout de l’Asie du Sud-Est. D’abord, il traverse l’Europe jusqu’à Moscou. Puis l’Asie (Russie, Mongolie, Chine, Laos, Vietnam, Cambodge, Thaïlande, Inde, Népal). Il continuera son voyage en allant successivement en Australie, Nouvelle-Zélande, Nouvelle Calédonie puis Amérique du Sud et Amérique du Nord.
Mais en octobre dernier le cauchemar commence. Pour payer son visa qui coûte 38 dollars à la frontière népalaise, il donne deux billets de 20 dollars qui alertent les policiers. Ils sont faux. Renaud les avait échangés contre des euros au Cambodge.
Le jeune homme se fait alors fouiller par les policiers. Dans sa valise, les agents trouvent d'autres coupures : cette fois-ci, il ne s'agirait pas de dollars, mais de billets factices. Ce sont des billets d'offrandes vietnamiens, de vulgaires imitations destinées à être brûlées. Les policiers ne veulent rien savoir : il est arrêté, jugé et condamné.
Pour ses parents, le choc est violent : "Quand on a su qu'il avait un an de prison, on a pris un gros coup sur la tête. Ce qui nous a sauvé, c'est qu'on a su tout le temps qu'il était bien traité. On a su que lui n'est pas resté abattu longtemps, qu'il résistait..."
Depuis son incarcération, difficile de joindre le jeune homme mais la dernière conversation était plutôt rassurante. Pour épauler Renaud et sa famille, un comité de soutien a été créé. Ensemble ils espèrent constituer un dossier solide pour faire appel. Ils mettent en exergue plusieurs dysfonctionnements au cours du procès.
Michelle Hautin, membre du comité de soutien nous en cite une : "Renaud n'a pas bénéficié d'une traduction et dans tout jugement, dans tout témoignage au tribunal, il faut absolument que la personne ait un interprète."
Autre difficulté pour la famille ; l'argent. Depuis le début de la procédure ils ont dû dépenser plusieurs milliers d'euros. Mais depuis quelques jours des dons affluent de toute la région.
Dans quelques jours les parents de Renaud se rendront au Népal. Le ministère des Affaires étrangères et l'ambassade de France au Népal ont pris connaissance du dossier.