Ils sont environ une centaine, à s’être rassemblés devant la direction départementale des territoires de Haute-Loire ce lundi 18 novembre. Mercosur, contrôles administratifs, les agriculteurs sont en colère et comptent faire entendre leur voix.
Une centaine d'agriculteurs s'est réunie devant la DDT, la direction départementale des territoires de Haute-Loire ce lundi 18 novembre pour protester notamment contre les contraintes administratives. Ils ont déversé plus d'une tonne de papier et de paille, broyés puis projetés contre les bâtiments des services de l'État. Ils dénoncent de trop nombreux contrôles de leur activité. En Haute Loire, 1/3 des agriculteurs est contrôlé chaque année.
La charge administrative pointée du doigt
Virginie Crespy, agricultrice mobilisée, témoigne : “Sur une semaine, on a 2 à 3 heures de papiers à faire pour être à jour. Ce n’est pas notre métier. Ça nous oblige à effectuer plus rapidement le travail qu’on aime. Aujourd'hui quand on s’installe, on s’installe pour la passion du métier. Ce sont les bêtes, les cultures, mais certainement pas faire des papiers. On n’est pas des personnels administratifs. Aujourd’hui, 2 à 3 heures par semaine, c’est trop, surtout au vu de la charge de travail qu’il y a sur les exploitations. Quand on est derrière un ordinateur, on n’est pas derrière nos vaches.”
Des inquiétudes liées au Mercosur
Comme depuis une dizaine d'années, ce geste témoigne d’une inquiétude à propos des accords du Mercosur, selon Nicolas Merle, président de la FDSEA : “Les quantités qui pourraient être importées dans le cadre des accords du Mercosur sur notre territoire au niveau européen, c'est l'équivalent de toute la production de viande de l'Auvergne Rhône-Alpes, des 12 départements. Ça signifie que si ce traité est signé et qu'on importe l'ensemble de la viande, tout l'élevage d'Auvergne-Rhône-Alpes, c’est comme s’il disparaissait.”
"J’estime que j’ai perdu 65 000 euros de revenus"
Les récentes épizooties sont également la cause d’inquiétudes et de difficultés financières, raconte un manifestant : « On a été touché par la FCO. J’estime que j’ai perdu 65 000 euros de revenus. J’ai 300 agneaux qui ne vont pas naître. On a perdu une centaine de brebis sur 750. Au lieu de me donner l’indemnité à laquelle j’ai droit, j’ai eu un contrôle qui a tout décalé. Au lieu de la toucher en octobre, je ne l’aurais peut-être qu’en janvier. C’est normal qu’on ait des contrôles, comme on touche des aides, mais là, avec l’épidémie, on espérait reporter les contrôles. Le début d’année 2025 va être très compliqué. J’aurais toujours les mêmes charges mais pas de revenus. » La mobilisation des agriculteurs va se poursuivre en fin de journée avec, comme dans le Cantal, des panneaux de village rebaptisés au nom de villes sud-américaines. Et puis les syndicats n'excluent pas de durcir le ton s'ils n'obtiennent pas de réponse favorable à leurs revendications.