La première ministre britannique a annoncé, ce mercredi, le coup d'envoi du processus de divorce avec l'Union européenne. Comment garder le lien commercial avec les clients britanniques? Les entreprises s'interrogent. Exemple avec une société de tissage, à Dunières, en Haute-Loire.
C'est officiel ... l'Angleterre quitte l'Union Européenne. Le Royaume-Uni lance officiellement, ce mercredi, le processus de sortie de l'Union Européenne, neuf mois après le référendum.
De nombreux chefs d'entreprises s'interrogent car le Royaume-Uni est un des pays partenaires prioritaires, que ce soit à l'import ou à l'export. Ils redoutent surtout les lourdeurs administratives et la hausse des droits de douane.
Pierre-Yves Suchail, gérant d'une petite entreprise Moulinage du Solier située à Dunières en Haute-Loire s'inquiète. Sa société est spécialisée dans le tissage de fil technique pour le médical, l'aéronautique ou le milieu industriel. Avec ses sept salariés, il se demande ce que sera l'avenir. C'est 10% de son chiffre d'affaire qui est lié à l'export vers le Royaume Uni.
Parmi la centaine de clients que cette société satisfait, trois sont britanniques. Le Brexit pose, pour lui, la question de la dévaluation de la livre par rapport à l'Euro (qui pourrait atteindre 20%) et le maintien de la compétitivité de son entreprise. Ses clients devront payer plus cher ses produits. Pierre-Yves Suchail s'attriste : "Notre entreprise a tissé ces cinq dernières années une relation fiable et solide avec nos clients anglais. Avec le Brexit tout est remis en question".
D'après le service international de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Haute-Loire, 400 entreprises du département exportent à l'international et le Royaume-Uni est le premier partenaire des entreprises françaises ce qui augure d'un bouleversement des échanges entre les deux pays. Cela peut aussi engendrer d'autres échanges commerciaux avec l'Est de l'Europe. En 2016, les exports vers l'Angleterre représentent 220 millions d'euros pour les entreprises de Haute-Loire sur un total d'un milliard 36 million, soit 22% de l'export.
Dans deux ans maximum, le Royaume-Uni n'appartiendra plus à l'Union européenne. Avec quelles conséquences? Pour l’instant, personne ne sait vraiment le dire.