Des "centaines de milliers de poissons morts" le week-end du 20 mars : le président de l'association de pêche de Brioude est effondré, après la pollution de la rivière la Sénouire, entre Paulhaguet et Vieille-Brioude en Haute-Loire. Il pourrait s'agir d'une pollution chimique.
Lundi 22 mars, 2 jours après la découverte de la pollution, ce président d'une société de pêche vient constater les dégâts dans la Sénouire. François Josenci, président de l’APPMA (Association pour la pêche et la protection du milieu aquatique) de Brioude (Haute-Loire), indique : « On a un chevaine, 2 écrevisses américaines, 2 femelles avec les œufs, et une grosse population de goujons. Il y en a des milliers ».
C’est fini pour des années
Avec ces poissons de fond morts, aussi bien des petits que des plus gros, la colère monte. François Josenci, explique : « C’est monstrueux, des centaines de milliers de poissons sont morts. Il y a encore des poissons qui sont en train de mourir. Ce sont des pêcheurs qui ont découvert cela à l’embouchure de la Sénouire. Je suis écœuré. Je suis dégoûté. C’est notre rivière. Ce sont nos poissons qui sont morts là. C’est fini pour des années. Tout cela est dû à des bêtises, à de l’argent. C’est écœurant. On ne peut pas avoir d’autres mots ».
L'hypothèse d'une pollution chimique
Au total, 18 kilomètres de rivière de première catégorie est polluée, entre Paulhaguet et Vieille-Brioude, là où la Sénouire se jette dans l'Allier. D'après les premières constatations, il s'agirait d'une pollution chimique. Pascal Mondillon président de l’APPMA de Paulhaguet, souligne : « On pense que c’est un produit de fond, qui se diffuse tout doucement. On attend. L’Office français de la biodiversité fait des analyses : des analyses d’eau et de poissons morts. On aura des nouvelles de tout cela dans quelques temps ».
Une défaillance technique dans une entreprise serait à l'origine de la pollution
Après une enquête de la gendarmerie et de la police de l'environnement, la préfecture de Haute-Loire affirme dans un communiqué de presse qu'il s'agirait d'une entreprise située à Salzuit qui serait à l'origine de la pollution du cours d'eau. Elle ferait suite à une défaillance technique survenue sur le site vendredi 19 mars lors de la vidange d'un bac de traitement du bois qui a causé un rejet accidentel de produits dangereux pour les organismes aquatiques. Le Service départemental d'Incendie et de Secours a procédé à une obturation des réseaux de la scierie. La source de la pollution serait donc maîtrisée.
La préfecture a mis en place des mesures d'interdiction de pêche dans le secteur. Une inspection est menée par les services de la DREAL en charge des installations classées pour la protection de l'environnement afin d'éclaircir les causes de ce rejet et de prendre les mesures nécessaires. Une procédure judiciaire a également été engagée.
Une rivière déjà touchée
Il est désormais interdit de consommer les poissons de la rivière. Spontanément, des pêcheurs se sont rassemblés. Ce n'est pas la 1ère pollution dans le secteur. Yves Joussouys, ancien garde-pêche, se souvient : « C’est triste de voir cette rivière comme elle est. C’est la 3e pollution que je constate sur cette rivière, puisque les 2 premières étaient en 1974 et en 1984. Ca a mis pas mal d’années pour revenir à la normale. C’était revenu et la rivière était bien. C’est de nouveau tout gâché, alors que la pêche vient juste de rouvrir ». Les 3 associations de pêche concernées et la Fédération départementale des pêcheurs vont déposer une plainte. L'an dernier, une quarantaine de pollutions importantes de rivières ont été constatées en Haute-Loire, ce qui constitue une forte augmentation.