Pourquoi 500 poissons migrateurs ont été relâchés à Brioude (Haute-Loire)

Plus de 500 lamproies marines, un poisson migrateur, ont été relâchées aujourd'hui dans la rivière Allier à Brioude (Haute-Loire). Une action symbolique organisée par les pécheurs professionnels du bassin de la Loire, pour alerter sur l'avenir des poissons migrateurs, fortement menacés par les obstacles et les prédateurs.

Dans l'eau de l'Allier, en amont de Brioude (Haute-Loire), des lamproies marines retrouvent leur site historique de reproduction. Sauf que les poissons migrateurs n'ont pas fait seuls le voyage de l'estuaire de la Loire jusqu'à l'Allier. Ils ont remonté les 800 km en camion, explique Cyrille Pasquier, employé de viviers : “On les a transportées avec de l'eau fraîche. Autrement, elles ne tiennent pas le voyage. Après, on vient regarder l'oxygène surtout et la ventilation.” 

Une espèce menacée

Cette opération inédite a été organisée par des professionnels de la pêche de Loire-Atlantique. Une action d'urgence pour tenter de lutter contre l'extinction de l'espèce : “Pour nous, pêcheurs professionnels, il va de la vie de nos entreprises de voir les lamproies se reproduire sur le bassin de l'Allier. Donc on a décidé, d'un accord commun, de fournir des lamproies gracieusement pour les remonter jusque sur l'Allier et qu’elles puissent assurer une reproduction et donc une descendance pour les années futures”, indique Didier Macé, président de l'association des pêcheurs professionnels en eau douce de Loire Atlantique. 

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Plus de 500 lamproies marines, un poisson migrateur, ont été relâchées aujourd'hui dans la rivière Allier à Brioude (Haute-Loire). Une action symbolique organisée par les pécheurs professionnels du bassin de la Loire, pour alerter sur l'avenir des poissons migrateurs, fortement menacés par les obstacles et les prédateurs. ©France Televisions

Des obstacles sur le trajet

Les pêcheurs ne sont pas les seuls responsables de la disparition de la lamproie qu'ils prélèvent entre décembre et mai. Entre silures et barrages, le trajet des poissons migrateurs est une véritable course d'obstacles, regrette Patrick Martin, directeur du conservatoire national du saumon : “La disparition des lamproies, mais aussi de l'ensemble des poissons migrateurs - le saumon va très mal en ce moment - c'est révélateur des problématiques que ces espèces rencontrent au long de l'axe : problématique de franchissement d'obstacle, problématique de pollution, problématique de prédation...” 

Le retour, 20 ans après

L'école de pêche de Brioude était venue assister à l'événement pour voir en vrai ces poissons qui avaient disparu depuis plus de 20 ans. Une jeune élève s’émerveille : “Je trouve ça incroyable. Il y en aura de plus en plus, elles pourront davantage se reproduire et ça, c'est mieux pour l'environnement !” Une fois passé l'agitation et si le réchauffement des rivières ne les perturbe pas trop, ces 500 lamproies vont maintenant pouvoir profiter du calme de l'Allier pour se reproduire. 

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