Trois crevaisons et finalement sept secondes seulement de perdues : l'Auvergnat Romain Bardet, prétendant à la victoire finale sur le Tour de France, est le miraculé de la 9e étape sur les pavés du Nord vers Roubaix, dimanche 15 juillet.
 

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"C'est un miracle que je ne perds que sept secondes, c'est un miracle que je sois encore en course !". L'aveu lâché par Romain Bardet, le visage bruni par la poussière et marqué par l'intensité de l'étape, en dit long sur les frayeurs du leader français et de son équipe AG2R La Mondiale.
"J'avais une équipe phénoménale. J'ai la chance d'avoir sept mecs qui sont prêts à tout donner pour moi sur le vélo. Oliver (Naesen), c'est tout à fait le genre d'étape qu'il pourrait gagner, Silvan (Dillier) a fait deuxième de Paris-Roubaix. Tony (Gallopin) est un coureur de classe internationale", a loué Bardet, tombant dans les bras de Dillier à son arrivée au bus de l'équipe.

L'étape de 156,5 kilomètres entre Arras et Roubaix a très mal commencé pour l'Auvergnat de 27 ans, avec un premier incident dès les premiers pavés. Son coéquipier Mathias Frank lui a cédé sa roue, et il a réussi à réintégrer rapidement un peloton qui n'avait pas encore accéléré.
La partie s'est franchement compliquée après la deuxième crevaison à l'approche du secteur pavé le plus long de l'étape (2.700 mètres). On est alors à 50 kilomètres de l'arrivée et l'équipe Sky de Chris Froome, très bien placé tout au long de l'étape, avait mis en route.
"Je n'avais aucune idée que Romain Bardet avait un problème", s'est défendu Froome, en réponse à un tweet qui lui reprochait une attaque peu sportive.
Au prix d'un effort d’une bonne vingtaine de kilomètres de Naesen et Dillier, le groupe est alors revenu sur le peloton des favoris, avec quatre secteurs pavés encore à venir. De quoi souffler ? Non, pas encore !
 
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Je voulais faire la course



A six kilomètres de Roubaix, sur les derniers pavés, une dernière crevaison. Tout seul cette fois-ci, Bardet a attendu le groupe de l'Espagnol Mikel Landa et le retour du très précieux Naesen, pour limiter la casse à sept secondes.
"On a bien géré nos efforts. On a serré les dents à chaque fois. Cette résilience a payé. Si mon Tour n'est pas fini ce soir, c'est vraiment grâce à eux", a encore une fois souligné le Français, deuxième du Tour en 2016 et troisième en 2017.
Mais il y avait tout de même de la frustration, d'avoir passé la journée à faire la chasse derrière. "Mon idée, c'était vraiment de faire tout exploser sur les pavés, j'avais vraiment des bonnes sensations. Je voulais faire la course et j'ai passé mon temps derrière", a-t-il regretté.
"On était beaucoup plus fort que seulement être dans ce groupe", a renchéri Naesen.
Cette étape des pavés, premier grand sommet dans le Tour de France cette année, boucle une semaine en demi-teinte pour AG2R La Mondiale, qui a bien limité les dégâts sur le contre-la-montre mais a perdu Axel Domont sur chute. Bardet a perdu une trentaine de secondes à Mûr-de-Bretagne suite à un incident mécanique.
Au général, Bardet termine les neuf premiers jours de course à la 17e place, derrière la plupart de ses rivaux mais à distance raisonnable (50 sec sur Froome).
Point positif, les jambes tournent bien, même très bien. Rendez-vous est donc pris dès mardi dans la première étape de montagne entre Annecy et Le Grand Bornand, au lendemain de la première journée de repos.

 
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