On les entend souvent arriver au bruit du klaxon en campagne. Ils viennent apporter des produits frais que des personnes isolées ne pourraient plus se procurer. Ce sont les commerçants ambulants et ils ne sont pas épargnés par la hausse du prix du carburant, avec une dépense qui a augmenté de 30 % en moyenne en un an. EN Haute-Loire, rencontre avec un fromager ambulant, dans le doute face à la crise.
Au volant de sa fromagerie ambulante, Yannick avale les kilomètres en rase campagne de Haute-Loire. Près de 150 kilomètres par jour alors forcément, il regarde avec inquiétude le coût du carburant s'envoler. Il a bien téléchargé une application pour comparer les prix mais en ce moment, il fait le plein surtout là où il y a du carburant. « J'avais des habitudes, tel jour, je faisais le plein à tel endroit. Depuis la semaine dernière c’est un peu plus compliqué donc dès que je vois un endroit où il y en a, je m’arrête, quitte à en mettre tous les jours. »
Des clients fidèles
Dans ces coins reculés du département, son service de commerce ambulant n'a pas de prix pour sa clientèle, se félicite Pierrette Enjolras, une habituée : « Quand on est âgés et qu’on ne peut pas bien se déplacer, c’est bien qu’il passe comme ça. J’en suis très contente ». Une autre cliente, Martine Rouvier, explique : « En l’apportant ici, c’est un peu plus cher mais c’est normal, il y a le carburant. En plus, avec l’augmentation, je ne sais pas ce que ça va donner parce que tout augmente ». Pierrette Valette, elle aussi cliente, renchérit : « Prendre la voiture, nous on est à 30 km du Puy et il nous faut 15 à 20 minutes pour aller à Langogne. C’est toujours des frais supplémentaires. »
"Cela fait beaucoup de frais en plus"
Des frais que Yannick épargne à ses clients mais qui viennent sérieusement grever son budget : il est passé de 9 à 12 000 € l'année, rien qu'en carburant. « Cela fait beaucoup de frais en plus et, malheureusement, ça sort. Il n’y a pas moyen de les récupérer autre part. On ne peut pas augmenter les prix, il y a des limites. » Yannick avait déjà répercuté la hausse du coût des matières premières sur le prix de ses fromages alors pour le carburant, il va rogner sur sa marge, en espérant que l'horizon se dégage rapidement.