Les jolies colonies de vacances sont-elles en danger ? Certains centres de vacances vont devoir restreindre leurs activités cet été, faute d'animateur. Une pénurie qui touche de plus en plus de départements comme la Haute-Loire.
Une météo maussade cet été pour les centres de loisirs et les colonies de vacances. En Haute-Loire, une cinquantaine de postes d’animateur sont à pourvoir. Mais il y a peu de candidats à la clef. De futurs animateurs en formation au centre de vacances de Chadron n’auront sûrement aucune difficulté à trouver un job. Kilian Etzy, futur animateur, explique : « C’est un de mes amis qui m’a proposé de travailler dans un centre de loisirs parce qu’il n’y avait pas assez de personnel. J’ai accepté. Cela me faisait un petit job pour l’été. Au fil de ces semaines, je me suis dit que je pourrai passer mon BAFA car j’ai bien aimé travailler avec les enfants ». Lisa Hoarau, future animatrice, ajoute : « Cela permet déjà d’avoir un petit boulot ou alors d’avoir un boulot au long terme dans l’année donc c’est génial. On peut exprimer notre créativité donc j’essaie de faire des liens, des sensibilisations ».
Des salaires insuffisants
Ces jeunes sont a priori motivés mais face au poids des responsabilités et au manque de considération du métier d’animateur que certains pointent du doigt, ils seront peut-être amenés à choisir une autre voie. Marina Graff, formatrice et directrice du centre de loisirs de Saint-Maurice-de-Lignon, indique : « Lorsqu’on est diplômé, il y a encore plus de responsabilités que lorsqu’on est stagiaire mais le salaire ne va toujours pas. Ils vont travailler un été mais après on les perd. La solution serait que le métier soit vraiment reconnu et c’est d’ailleurs pour cela qu’on se bat ».
Un accueil des enfants qui pose problème
Car cette pénurie n’est pas sans conséquences sur l’accueil des enfants pendant les vacances scolaires. Céline Rousset, coordinatrice enfant-jeunesse familles rurales Haute-Loire, souligne : « Il y a beaucoup de centres de loisirs en Haute-Loire, mais aussi au niveau national, qui aujourd’hui n’ont pas le taux d’encadrement suffisant et qui vont être obligés de fermer les accueils pour les jeunes pour pouvoir accueillir les plus petits ». Depuis le mois d’octobre, il est possible de s’engager dès 16 ans pour se former au métier d’animateur mais cela ne résout pas tous les problèmes : la question de la reconnaissance et du salaire des animateurs de vacances est sur la table.
Propos recueillis par Laurent Cluzel / France 3 Auvergne