Haute-Loire : "1910, année de la comète", un mystérieux message retrouvé dans une bouteille

Drôle de surprise pour les agents municipaux de Solignac-sur-Loire, en Haute-Loire : lors de travaux, ils ont trouvé un message manuscrit dans une bouteille, bien cachée. Le message date de 1910 et fait référence à la comète de Halley dont le passage a provoqué, à l'époque, un vent de panique.

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C'est en réalisant des travaux dans l'ancienne gare du village de Solignac-sur-Loire (Haute-Loire), que des employés municipaux ont fait une mystérieuse découverte : une bouteille soigneusement dissimulée, et dedans, un message manuscrit avec des noms. Ce sont ceux de 3 plâtriers qui bâtissaient la gare. Sur le billet, une date est mentionnée : le 19 mai 1910, année où la comète de Halley a fait trembler la France. « La bouteille, je l’ai trouvée dans le caisson supérieur au placard, elle était cachée. Elle avait un bouchon en liège enrobé de plâtre », raconte l'un des agents.

"C'est un petit trésor"

Sur le message, les noms de Pierre Miry, plâtrier suisse, André Bozac et Botta, un Italien. En dessous, on lit « 1910, année de la comète ». « On a compris tout de suite de quoi il s’agissait, une bouteille vide avec un papier à l’intérieur, on a compris qu’on nous avait laissé un message, en espérant qu’il soit trouvé un jour, je présume. C’est un petit trésor, c’est une jolie histoire à raconter, d’avoir trouvé ce message presque 100 ans après. Mon collègue qui travaille dans le bâtiment depuis longtemps, il a déjà vécu ça. Il a lui-même laissé des messages, des photos, des choses comme ça », raconte Christophe Masclaux, l’un des agents qui a découvert le message.

Des poèmes et des chansons pour la comète

En l’an 1910, la comète de Halley a frappé les esprits, à défaut d'entrer en collision avec la Terre comme l'envisageaient certains astronomes, comme Camille Flammarion. On craignait la fin du monde et l'intoxication au cyanogène. La presse suivait la catastrophe annoncée à grand renfort de poèmes ou des chansons : « Le journal « La Haute-Loire », politique et littéraire, parle beaucoup de la comète, avec parfois 3 entrées par page. Une chronique s’intitule : « Le rendez-vous de la comète, dernières nouvelles ». Ca dit beaucoup de choses sur l’évènement », raconte Martin de Framond, directeur des archives départementales de la Haute-Loire.

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"Laisser un message, c’est laisser pour l’avenir, ça veut dire qu’on a un espoir qu’il y ait une suite."

Daniel Veysseyre, historien

A Solignac-sur-Loire, les plâtriers, décidément inspirés, ont laissé d'autres messages sur les plafonds. Certains mentionnent aussi la comète. Selon Daniel Veysseyre historien local et président de l’association Des Gardes aux Vallées, la comète a marqué les esprits : « C’était une année d’inquiétude. Ils avaient peur, bien entendu, que la comète ne touche la Terre, ce qui n’était pas prévu, même par Flamarrion qui avait écrit très tôt là-dessus et qui avait créé cette psychose. Après, il est revenu en arrière, il a essayé de rassurer, mais c’était trop tard. Les journalistes n’ont pas relevé la suite de ses explications. Pour ces ouvriers, je pense qu’ils n’étaient pas spécialement inquiets. Laisser un message, c’est laisser pour l’avenir, ça veut dire qu’on a un espoir qu’il y ait une suite. Ils laissent une trace d’eux, une part d’eux-mêmes, je pense que c’est dans ce but. » La fin du monde n'est donc pas arrivée. La comète de Halley est d'ailleurs repassée par là en 1986. Sur Terre, on devrait la revoir d'ici 40 ans, en principe…

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