A Bas-en-Basset (Haute-Loire), les salariés de l'usine Bonna Sabla étaient en grève mardi 1er octobre.Leur site est menacé de fermeture si aucun repreneur ne se manifeste d’ici le 8 octobre. Surtout, ils demandent à être informés de ce qui les attend.
A Bas-en-Basset (Haute-Loire), les salariés de l'usine Bonna Sabla étaient en grève mardi 1er octobre. Ils sont sous le coup d'un PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi) depuis le 25 juin et le site est menacé de fermeture si aucun repreneur ne se manifeste d’ici le 8 octobre. Surtout, ils n'ont aucune information pour le moment, ce qui les inquiète beaucoup.
"Soit au printemps prochain, cette entreprise sera fermée, soit on va se retrouver avec un repreneur. Qui ? Comment ? Est-ce qu'il gardera tout le monde ? On n'a aucune réponse là-dessus." regrette le délégué FO.
Passé entre les mains d'un fond d'investissement américain depuis 3 ans, Bonna Sabla est le leader français des produits préfabriqués en béton . Selon la direction, ces marchés sont en baisse et l'activité perd de l'argent. Il s'agit selon elle d'un problème conjoncturel lié à la baisse des investissements des collectivités, ce qui justifie la suppression programmée de 200 à 250 emplois en France, un quart des effectifs hexagonaux.
Ils n'ont plus envie de travailler avec nous
Mais les salariés de Bas-en-Basset sont sceptiques sur cette explication, eux qui viennent de fabriquer des élements pour les lignes de tram de Bordeaux et de Caen. "On pense que c'est une désengagement du groupe, ils n'ont plus envie de travailler avec nous" explique le délégué FO "On nous dit qu'on perd de l'argent, mais on n'est pas vraiment d'accord. Depuis qu'on est rentrés dans le groupe Consolis, c'est beaucoup plus compliqué. Ce sont des structures qui réclament tellement d'argent ..." . Une déléguée FO, confirme : "Selon moi, ça n'est pas un problème d'activité, c'est une volonté de la direction de se séparer des gens dont ils n'ont plus besoin. Nous, au sein du groupe Bonna Sabla, l'aménagement urbain, on n'est qu'une toute petite partie de leur chiffre..."
L'espoir de ces salariés à présent, c'est l'arrivée d'un repreneur. Denis Guillaumon, entré dans l'entreprise en 1993 est amer : "On n'aurait jamais pensé que cette entreprise puisse fermer ! Ça serait dommage de la laisser couler. On est en phase de développement, on pourrait faire de jolies choses. Il y a du matériel, il y a eu des investissements, il y a des gens qui sont là, compétents et motivés. Si on avait quelqu'un qui tient la route pour reprendre, on est prêts à se donner à fond !"
Sans repreneur, le site fermera au printemps 2020. Selon la direction, pour le moment, "Il y a des pistes sérieuses mais rien n'est conclu".