En Haute-Loire, aussi, les pompiers recrutent des volontaires. Le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) lance un appel aux entreprises pour qu'elles acceptent de libérer leurs salariés pendant leur temps de travail lorsqu'ils sont pompiers volontaires.
Le département de la Haute-Loire compte 1 500 pompiers volontaires. Un effectif suffisant à condition que les entreprises qui les emploient jouent le jeu en acceptant de les laisser quitter leur travail pour partir en mission. Aussi ; le SDIS sensibilise les employeurs en ce sens.
« Avoir un sapeur-pompier volontaire c’est déjà une richesse pour l’entreprise. Au quotidien c’est quelqu’un qui peut vous aider quand il y a des difficultés au niveau du secours, par exemple, dans l’entreprise. Et c’est aussi participer à la citoyenneté et à la solidarité sur le territoire. Pour les entreprises, on a mis des dispositifs qui permettent à la fois de laisser l’employé s’absenter pour l’opération ou pour la formation et de pouvoir, le cas échéant, indemniser l’entreprise pour ce temps de travail perdu », insiste le Colonel Bertrand Baray, directeur adjoint du SDIS 43.
237 entreprises sont partenaires des pompiers
Depuis 2012, la charte du volontariat lie les entreprises au Service départemental d'incendie et de secours de Haute Loire.
En Haute-Loire, 237 entreprises sont partenaires des pompiers. Cela concerne 511 pompiers volontaires, le tiers des effectifs des volontaires du département. Parmi ces entreprises : la société Vacher où travaille Christophe Michel. Pompier volontaire depuis bientôt 30 ans, il a toujours son Bip sur lui.
"Quand je sens qu’il vibre, je ne cherche pas à comprendre et je vais voir ma responsable et je lui demande si je peux partir", explique-t-il. La veille, d'ailleurs, il a dû quitter son travail pour intervenir sur un incendie qui menaçait de se propager dans un village. « Si son employeur ne l’avait pas libéré, on se serait retrouvés à cinq, soit moins d’efficacité, perte de temps sur l’attaque du feu et le feu aurait pu être beaucoup plus important et dévastateur », insiste le Capitaine Patrick Ferrand, chef de centre. Et de poursuivre : « Sans les entreprises on serait démunis, on aurait beaucoup moins de sapeurs-pompiers disponibles la journée et les dégâts seraient beaucoup plus importants ».
C'est l'employeur qui décide
Dans son cas, Christophe n'a pas de perte de salaire et n'est pas obligé de rattraper ses heures quand il part en intervention. Mais c'est son employeur qui garde la main.« C'est le travail aussi qui commande donc si on a des camions à charger ou à décharger ou une matière qui doit partir absolument et qu’on est vraiment pressé alors je ne peux pas m’absenter. Pour une intervention, il faut bien compter deux heures », reconnaît Christophe.
L'entreprise a passé une convention avec les sapeurs-pompiers. Elle libère son employé 2 à 3 fois par mois, rien de très contraignant en fait.
« C'est une fierté d’avoir un de nos employés qui est pompier volontaire. Pour la commune d’Allègre avoir une caserne c’est très important et surtout dans nos industries où malheureusement le problème de l’incendie est un problème majeur chez nous. On a toujours un risque », explique Caroline Lorentz, directrice adjointe de la société Vacher, spécialisée dans le tri et la valorisation des déchets.
Une entreprise de recyclage particulièrement sensibilisée à la question. Sur le site de la déchetterie de Polignac, en décembre 2017, elle a elle-même était victime d’un important incendie qui avait entièrement détruit l’usine.