Les dernières crues, fin novembre, ont eu des conséquences inquiétantes sur les rivières de la Haute-Loire et notamment l'Allier : une grande partie des frayères à truites et à saumons ont été emportées par le courant.
Sur de grandes parties du fleuve de l'Allier en Haute-Loire, les crues de fin novembre ont charrié du sable et des graviers. Conséquence : elles ont également emporté les frayères, les "nids" où les truites et les saumons venaient pondre leurs œufs.
"Avec la force de cette crue, on estime à 70 ou 80 % les pertes de frayères qui concernent le saumon. Et à près de 100 % pour les truites", dresse Lionel Martin, président de la fédération de pêche de Haute-Loire.
L'espèce du saumon était déjà en danger dans l'Allier : l'an dernier, seuls 400 saumons remontant de l'Atlantique avaient été comptabilisés sur la rivière.
Une reproduction artificielle
La situation est préoccupante suite à ces intempéries d'autant plus que les poissons étaient en période de reproduction :"L'espèce des saumons traverse une période assez difficile. Elle est attaquée par différents phénomènes, que ce soit la qualité d'eau, les prédateurs, le réchauffement et les problèmes de continuité écologique", explique Céline Bérard, directrice-adjointe du Conservatoire National du Saumon Sauvage.
Dans le centre de Céline Bérard, une dizaine de chercheurs s'emploient à préserver l'espèce. Les ovules de saumons de la rivière sont prélevés pour les féconder. En février, les œufs seront déposés dans des incubateurs dans l'Allier. Puis au mois de juin, des alevins (les bébés saumons, ndlr) seront mis à l'eau pour repeupler la rivière.