Haute-Loire : la dernière pisciculture française de montagne contrainte de fermer

Après 25 ans d'activité, la pisciculture de Fay-sur-Lignon en Haute-Loire fermera dans les prochains mois. Problème de réglementation européenne et remise aux normes trop coûteuse, la gérante est obligée de mettre les clefs sous la porte.

A Fay-sur-Lignon en Haute-Loire, c'est une partie de l'histoire du village qui va s'en aller. Créée il y a plus d'un quart de siècle, la pisciculture va prochainement fermer, le temps d'écouler les derniers poissons élevés dans les bassins. Fin mars, la date officielle n’est pas encore connue. 

Il y a quelques années encore, cette pisciculture employait sept salariés et pouvait produire jusqu'à trente-cinq tonnes de truites arc-en-ciel, de truites farios et d'ombles de fontaine. Aujourd'hui, il ne reste qu’une employée qui veille sur les derniers poissons.

Le problème vient de la rivière du Lignon. Son niveau d’eau baisse chaque année et cela a commencé il y a une dizaine d’années. La réglementation européenne impose aujourd'hui de laisser un débit minimum de 60 mètres cubes par seconde dans la rivière à l'entrée de l'exploitation.

Désormais, la pisciculture doit laisser à la rivière au moins 10% de son débit moyen. Pour la gérante, cela signifie l'arrêt de son activité pendant 4 ou 5 mois en été pour assurer le bon fonctionnement de l’exploitation, ce qui n'est pas envisageable.

Autre problème, les services vétérinaires ont vérifié les installations en juillet dernier. Une mise aux normes est nécessaire. Elle s’élèverait à 30.000 euros. Un budget trop onéreux pour la propriétaire.

Devant tous ces facteurs, Annie Mailfert, la gérante de l’exploitation a décidé de fermer la pisciculture et a renoncé à mettre aux normes son atelier de découpe se privant d’une partie de sa clientèle, les restaurateurs à qui elle fournissait des poissons, notamment les célèbres étoilés Régis et Jacques Marcon.

Les derniers poissons restants doivent être vendus avant de programmer la date officielle de fermeture. Cette fermeture signera la fin des piscicultures de montagne en France, c’est la dernière.