Au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), une recyclerie d'insertion par le travail de l'Armée du salut, implantée depuis plusieurs décennies dans le village, vient d'intégrer de nouveaux locaux pour un nouveau départ. Ici c'est en recyclant que l'on se remet au travail.
Ici, chaque objet a droit à une seconde vie, tout comme les 18 salariés à temps partiel. Parmi eux, Maryline Astier qui vient de signer un contrat de sept mois, après un an de chômage.
Au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, elle espère ainsi retrouver un travail comme veilleuse de nuit.
Depuis trois semaines, grâce à la recyclerie de l’Armée du Salut, elle se reconnecte au rythme du travail quotidien. « Ça me permet de voir des gens, de sortir de chez moi et de remettre un pied dans le travail, explique-t-elle. C’est important le contact avec les autres, parce que quand on ne travaille pas, on est tout seul ».
Les salariés peuvent tous renouveler leur contrat jusqu'à deux ans. L'objectif est de les mettre en confiance pour passer le permis par exemple ou pour réaliser un projet professionnel adapté à leurs contraintes, de vie ou de santé.
« Pour eux, c’est quitter le secteur où ils sont, découvrir un autre réseau, un autre monde de l’entreprise, ce qui n’est pas toujours facile, explique Elodie Boudesocque, chef de service. On les accompagne dans ce parcours et pour certains, on les aide aussi à savoir ce qu’ils veulent faire dans la vie ».
Consommer autrement
Dans la boutique de la recylerie, tout est en place pour accueillir les clients. Des clients qui ne viennent pas seulement par souci d'économie mais souvent par choix militant, à l’image d’Océane, une adepte fidèle qui aujourd’hui va repartir avec un pull pour son fils et un pour elle.« Je viens à peu près une fois par mois. Là on a besoin de meubles et d’habits donc je suis venue voir ce que je pouvais trouver. C’est plus écologique d’acheter d’occasion, et en plus, il y a toujours des petits choses vintages très sympa… ça change de ce que l’on peut trouver en magasin ».
Adepte des « vieilleries », Jeanne vient souvent chiner à la recyclerie, dont elle défend le concept.
« Ce n’est pas parce qu’on a les moyens qu’on ne doit pas participer à ce genre de recyclage. Par exemple, dans notre société de consommation, c’est une très bonne idée pour les enfants qui ont souvent plein de jouets. Ici ils peuvent les donner et ça sert à d’autres enfants… Ca créé une espèce de boucle où les gens comprennent que c’est bien de ne pas jeter quand on peut ».
Les travailleurs qui font tourner la boutique ont donc deux objectifs : vendre suffisamment d'objets pour couvrir 30% des besoins financiers de la recyclerie et trouver un nouveau chemin vers l'emploi.