Vers la mi-novembre, vingt-et-un animaux ont été attaqués à Saint-Julien-du-Pinet, en Haute-Loire. Quinze jours après, l'Office national de la chasse et de la faune sauvage n'a pas exclu la thèse du loup, ce qui relance les débats sur l'abattage du prédateur.
Le loup pourrait bien être l'auteur de l'attaque qui a été perpétrée contre 16 brebis et cinq béliers à la mi-novembre, près de Saint-Julien-du-Pinet, en Haute-Loire. Pourtant, l'expertise menée par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage reste bien vague en affirmant que la piste du loup est "non exclue". Traduction : il est impossible de savoir si c'est bien l'oeuvre du prédateur ou de son cousin, le chien errant. Pourtant, l'éleveur sera quand même indemnisé pour ses pertes.
Loups ou chiens errants ?
Cette attaque ne correspond ni au zonage de la présence du loup, ni à son mode opératoire. Le prédateur a pour habitude d'attaquer quelques proies, et d'en manger une grande partie. Or la plupart des ovidés retrouvés étaient très peu dévorés. Mais aucune trace d'ADN ne pouvant confirmer cette théorie, le mystère reste entier.Le soucis dans ce genre de problématiques est de pouvoir définir si ce sont des loups ou des chiens errants qui ont attaqué le troupeau. Une distinction importante, car les attaques de loups sont indémnisées, contrairement à celles de chiens errants, où l'éleveur doit incriminer le propriétaire du chien. Une tâche quasiment impossible à réaliser. Une situation qui peut les pousser à crier au loup à chaque fois qu'une de leurs brebis est tuée.
Mesures fortes
Yannick Sialip, président de la FDSEA Haute-Loire, propose deux mesures claires : d'abord, que la France sorte de la Convention de Berne. Celle-ci définit le loup comme espèce protégée, et restreint très fortement la chasse de l'animal. "Aujourd'hui, le loup augmente régulièrement et n'est donc plus en fragilité, il faut que les pouvoirs publics puissent autoriser l'abattage de ces animaux pour pouvoir réguler sa population."De plus, il souhaite que les propriétaires de chiens errants auteurs d'attaques soient l'objet de procès verbaux plus sévères. Cela pourrait permettre de les responsabiliser et de ne pas laisser leur animal se déplacer jusqu'aux enclos des ovidés sans surveillance, d'après la FDSEA.
Le loup en Haute-Loire depuis 2014
Le loup est réapparu en Haute-Loire en 2014, date de la première attaque sur des troupeaux. Pourtant, d'après la DREAL, entre janvier 2016 et juin 2017, une seule attaque de loups avait été recensée dans le département. Mais en novembre, deux attaques ont eu lieu sur des troupeaux, dont celle à Saint-Julien-du-Pinet, qui reste la plus meurtrière à ce jour.Le gouvernement incite pourtant les éleveurs à protéger leurs troupeaux, en remboursant près de 80% des dépenses effectuées dans ce sens. L'adoption et l'élevage de chiens de surveillance sont d'ailleurs encouragés.