En Haute-Loire, depuis le début de l'année, une succession de pollutions des rivières et une explosion des dégradations des cours d'eau sont dénoncées par la fédération de pêche et l'office de la biodiversité. A Tence, les protecteurs des milieux aquatiques font l'état des lieux des dégâts.
A Tence, en Haute-Loire, s’est déroulé le 21 mai un recensement de la biodiversité dans un cours d’eau. Celui-ci fait partie des nombreux points d’eau pollués ou dégradés depuis le début de l’année, comme dénoncé par la fédération de pêche de Haute-Loire et l’office de la biodiversité. Cet inventaire est réalisé grace à une technique de pêche électrique : les poissons sont paralysés par l'électricité quelques secondes pour être capturés. Ils sont les témoins survivants d'un déversement accidentel de 80 m3 de lisier. L'hydrobiologiste Stéphane Nicolas est aidé par l'association locale de pêche de Tence : « Ca capture aussi les invertébrés ! Ils sont aussi soumis au champ électrique et eux, ils ne sont pas tous morts ».
36 signalements de pollution en 2020
Ces inventaires se multiplient depuis le début de l'année, comme l’explique Stéphane Nicolas : « On va les compter et on verra ce qu’il y a. On va les mesurer, les peser et on les remettra à la rivière. Comme ça, on aura la donnée de la population de truites en termes d’abondance et de poids, qu’on comparera aux données antérieures pour essayer d’évaluer l’impact piscicole de la pollution ». Pas moins de 36 signalements de pollution ont été répertoriés rien que sur l'année 2020, en rouge sur la carte, contre seulement 9 en 2019. Les pollutions successives mettent en colère les pêcheurs.
Des pollutions lourdes de conséquences
Du côté de Paulhaguet, il y a deux mois, des milliers de poissons étaient retrouvés morts suite à une pollution provoquée par une scierie. « Il y a un préjudice environnemental. Nous, on connait bien les poissons mais ça va parfois au-delà. Il y a d’autres usages autour de l’eau. Il peut y avoir de l’eau potable, il peut y avoir de la pêche mais aussi l’arrosage du jardin, l’abreuvement des animaux… C’est beaucoup plus large que de simplement compter les poissons morts, malheureusement », ajoute Florian Chopard-Lallier, directeur de la Fédération de pêche de la Haute-Loire. La fédération de pêche contrôle l'état des rivières pour étayer les nombreuses plaintes déposées au tribunal. Elle doit organiser une gestion adaptée suite aux dégâts par l'interdiction de la pêche ou son repeuplement. Avec l'espoir d'une prise de conscience des usagers de l'eau quels qu'ils soient.