La Haute-Loire en vigilance jaune depuis dimanche 28 avril pour un épisode cévenol, caractérisé par de fortes pluies. C'est le 7ème épisode de ce type depuis le mois de mars, un phénomène qui étonne mais qui, s'il fait du bien au sol et au rivière, ne résout pas forcément les problèmes de ressource en eau.
Des sols saturés, des rivières qui débordent… Si les pluies du weekend sont les bienvenues après les mois de sècheresses de l’été et de l’automne, la forme de ces précipitations interrogent : des phénomènes cévenols à répétition qui, auparavant, intervenaient seulement l'automne, selon Vince météo, expert météorologie auprès du SDIS 43. « Les saisons automnales ont été décalées, cette année sur le printemps. Même si on n’a pas une température de la Méditerranée aussi chaude, on a un contraste entre la haute atmosphère et ses coups de froid et l’évaporation méditerranéenne et océane qui est quand même là. Il provoque ces épisodes cévenols. En plus, ces épisodes se produisent sur l’arête des Cévennes, comme ont peut l’observer à l’automne. »
Reconstituer les stocks à la surface
Au début de l'année, les réservoirs comme Naussac n’affichaient que 20% de leur capacité. La recharge due à ces épisodes pluvieux devrait permettre notamment le soutien de la rivière Allier cet été, et apporter un répit pour l’ensemble des eaux de surface. Laurent Boisgard, directeur adjoint de la gestion territorialisée, explique : « On sait que ça a permis de reconstituer un peu les stocks sur les réservoirs superficiels. Ils ont été suffisamment remplis par les pluies de mars et avril. Pour autant, on a des eaux souterraines qui méritent un peu d’eau, pour reconstituer des stocks suffisants. »
Surveiller les nappes phréatiques
Pour les nappes phréatiques, très réactives dans le département, la situation est plus contrastée, elle reste considérée comme modérément basse, n’ayant pas encore atteint son niveau moyen. Nathalie Cencic, secrétaire générale de la préfecture de Haute-Loire, indique : « Par rapport à ce qu’on aurait pu attendre compte-tenu des précipitations, on espérait avoir des nappes à un niveau plus élevé. C’est pour ça qu’on continue à suivre ces nappes et l’usage qui en est fait. » La Haute-Loire joue un rôle vital pour tout le bassin aval de l’Allier et de la Loire. La diminution des quantités de neige l’hiver et les sécheresses prononcées des dernières années inquiètent, au-delà du département. Malgré les fortes pluies de ces derniers jours, la ressource en eau reste plus que jamais une préoccupation.
-Propos recueillis par Laurent Cluzel pour France 3 Auvergne