Affaire Fiona. 30 ans de réclusion criminelle requis à l’encontre de C. Bourgeon et B. Makhlouf

Au terme de dix jours de débats, samedi 10 février, devant la cour d’assises de la Haute-Loire, l’avocat général a requis 30 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Cécile Bourgeon, la mère de Fiona et de Berkane Makhlouf.

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Comme il l’avait fait lors du premier procès d’assises, l’avocat général a requis 30 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux-tiers et d'un suivi socio-judiciaire de 20 ans, à l’encontre de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf. Il a également été demandé une interdiction de droits civiques et de famille. Et le retrait de l'autorité parentale à Cécile Bourgeon pour ses deux autres enfants.

Après les plaidoiries des parties civiles qui ont tenté, dans la matinée, de mettre en avant la responsabilité de Cécile Bourgeon dans la mort de sa fille Fiona, devant la cour d’assises de Haute-Loire, l’avocat général Raphaël Sanesi de Gentile n’a pas épargné l’accusée. Dès le début de son réquisitoire, Il a insisté sur la « coaction » du couple, dans la mort de la fillette. L’avocat général dépeint Cécile Bourgeon comme une femme égoïste, tournée exclusivement vers son propre plaisir.  « Cette enfant vous ne la délaissez pas à cause de l'emprise de Berkane Makhlouf, mais à cause de votre jeunesse, de votre envie de vous amuser", lance-t-il à l’accusée. "Eux, ils n'ont pas le souci de se lever pour aller réconforter un enfant qui pleure. Eux, c'est les stupéfiants, la vie des plaisirs. ».

Selon Raphaël Sanesi de Gentile, Cécile Bourgeon n’est ni passive, ni instrumentalisée. « Vous avez votre libre arbitre. Et votre libre arbitre c'est de vous être opposée à l'épanouissement de Fiona".


L'opinion publique s'est sentie trahie et aujourd'hui elle a envie de vomir quand elle repense à vos larmes factices 



Pour l’avocat général, chez Cécile Bourgeon « tout est codifié ».  "Certains disent qu’elle n’est pas fine », affirme-t-il. « Moi je dis qu'elle sait comment adapter son discours à celui qui est en face d'elle ». Pour appuyer ses affirmations, il reviendra sur la mise en scène de la disparition : « L'opinion publique s'est sentie trahie et aujourd'hui elle a envie de vomir quand elle repense à vos larmes factices. Vous aviez pourtant tenté de l'acheter », lui dira-t-il.

Pour lui, la preuve de la coaction et, donc, de la coresponsabilité du couple dans la mort de Fiona, est apportée, notamment, par leur incapacité de décrire de façon cohérente les dernières heures de la fillette. A ses yeux, les deux accusés sont bel et bien coresponsables de la mort de Fiona. « Les coups portés ont été reconnus et ont été portés par Berkane Makhlouf et Cécile Bourgeon. Il résulte des déclarations de ces deux-là que Fiona était affaiblie par des coups répétés, portés tout au long de la semaine avant son décès. Ces violences ont été activées par les deux, répétées, régulières.  C'est donc l'unicité de la violence qui me permet d'affirmer qu'il s'agit d'une coaction. La réunion des coups a pu entraîner la mort », insistera l’avocat général. Et de préciser : « La coaction, c'est un coup, plus un coup plus un coup: ça ne fait pas trois coups mais un coup mortel ».



Raphaël Sanesi de Gentile était revenu un peu plus tôt sur la déclaration de B. Makhlouf pendant sa garde à vue. Quand les enquêteurs lui avaient demandé où se trouvait le corps de Fiona, l’accusé avait répondu : « Pourquoi pas dans une poubelle ? ». S’adressant à B. Makhlouf, l’avocat général lui lance : « Je ne crois pas aux faux hasards Monsieur Makhlouf dans une enquête criminelle".



Lors du premier procès d’assises, en novembre 2016, ce même avocat général avait également requis 30 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux-tiers, à l’encontre de la mère et du beau-père de la petite Fiona. A l’époque, les jurés n’avaient pas suivis ces réquisitions et avaient condamné Berkane Makhlouf à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir porté des coups fatals à Fiona, tandis que Cécile Bourgeon avait été acquittée du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Elle avait écopé de 5 ans de prison pour quatre délits dont « dénonciation de crime imaginaire ». Le parquet général de Riom avait alors décidé de faire appel du verdict.


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