Vendredi 9 février, pour la 10ème journée du procès en appel de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf, devant la cour d’assises de Haute-Loire, les jurés ont entendu le témoignage poignant de Nicolas Chafoulais, le père de Fiona
Nicolas Chafoulais était appelé à la barre, vendredi 9 février, devant la cour d’assises de Haute-Loire. Quand le père de Fiona commence à prendre la parole, Cécile Bourgeon tourne la tête vers le mur.
Fiona était tout pour moi
« Je me demande ce que ma fille a fait pour mériter ça. J’aimerais bien avoir une réponse. Ça m’étonnerait que j’en ai une de leur part. Pourtant, Je suis persuadé que Cécile, elle a la réponse » lance le père de Fiona. Aucune réaction dans le box des accusés. Cécile Bourgeon ne jette aucun regard en direction du père de ses filles.
« Fiona était tout pour moi », raconte Nicolas Chafoulais. Selon lui, il aurait pu "finir en prison" s'il n'avait pas eu sa fille. "J'étais pas net à l'époque, je faisais des conneries. Ma fille, elle m'a sauvé. Dès que je l'ai eue, j'ai arrêté de sortir".
Pourquoi t’as fait ça !
Pour lui, Cécile Bourgeon n’est pas une femme soumise, « C’est une manipulatrice ». Elle est même capable de faire preuve de violence, dit-il. « Une fois en boîte, je l'ai vue mettre un pain et un coup de boule à un type. J'ai pris des coups aussi ». Et d’enfoncer le clou : « Quand j'entends Makhlouf dire qu'il lui arrivait d'être tapé par Bourgeon - et je connais pas ce type, j'ai pas pu m'arranger avec lui - et bien je veux bien le croire. Là, je pense qu'il dit la vérité!"
Nicolas Chafoulais explique qu’il avait le plus grand mal à voir ses filles depuis 2012. Pour éclairer la cour, l’avocat du père de Fiona fait lecture d’un échange de SMS entre lui et Cécile Bourgeon, en avril 2013. Beaucoup de messages du père de Fiona restent sans réponse, la mère évite que le père ne puisse voir ses filles. Dans le répertoire de la mère de Fiona, Nicolas Chafoulais est alors enregistré comme "grosse pute Nico" (sic).
Pour lui, Cécile Bourgeon est restée la même. Il lit alors un courrier écrit par l’accusée en prison. Puis il lance : « "Ça me fait rire lorsque je l'entends dire qu'elle a changé, qu'elle a fait "un travail sur elle-même". A l'entendre, on dirait qu'elle est devenue Jésus ».
Nicolas Chafoulais, ce matin : "Ça me fait rire quand j'entends [Cécile Bourgeon] dire qu'elle a changé, qu'elle a fait "un travail sur elle-même". À l'entendre, on dirait qu'elle est devenue Jésus." #Fiona pic.twitter.com/zJm6PUahdV
— Valentin Pasquier (@ValPSQR) 9 février 2018
En larmes, Nicolas Chafoulais s’adresse à Cécile Bourgeon. Parlant de la sœur de Fiona, âgée de 7 ans , il lui lance : « Elle demande où est Fiona. Elle te demande où est sa sœur ! Et pourquoi t’as fait ça ! ». Dans le box, Cécile Bourgeon ne réagit pas. « Je te garantis que tu toucheras jamais ma fille. T'es pas prête de la voir. Parce que quand t'as fait ce que t'as fait avec Fiona, t'as abandonné ton rôle de mère. Tu peux te cacher derrière tes franges. Tu peux te cacher dans ton box!”.
Avant de venir témoigner, Nicolas Chafoulais a expliqué à la petite sœur de Fiona ce qu’il était venu faire au tribunal. "Je lui ai dit que c'était le procès de Fiona. Que sa maman est là. Qu'on essaye de trouver Fiona. Je lui ai dit ça... pour pas qu'elle ait un choc, plus tard."