En Haute-Loire, une enquête publique vient d'être ouverte en janvier afin de labelliser l'argile verte du Velay en IGP (indication géographique protégée) industrielle. Quatre entreprises se sont associées pour porter cette IGP et ainsi protéger l'utilisation de l'argile verte en Europe, surtout dans le domaine de la cosmétique.
Dans une carrière d'argile verte à une dizaine de kilomètres du Puy-en-Velay, 100 000 tonnes du minerai sont extraites chaque année. Cette argile réunit à elle seule trois minéraux purs sans quartz, une qualité rare et précieuse que l'exploitant et trois autres transformateurs associés veulent protéger grâce à l’Indication géographique (IG) délivrée aux produits de l’artisanat et de l’industrie. Par exemple, une coopérative associée à la demande utilise l'argile pour l'alimentation animale : « On retrouve un produit froid qui permet de conserver l’intégrité de l’argile et de tous les oligoéléments », explique Christophe Lavigne, directeur de Velay Scop.
Une "démarche de qualité"
Leurs blocs à lécher pour animaux sont composés à 30% d'argile verte du Velay : « On existe depuis 1967 et on a des résultats par rapport à ces produits qui sont assez importants ! » se félicite-t-il. Et c'est justement cette connaissance de l'argile verte du Velay comme principe actif, pour protéger ses propriétés digestives ou cicatrisantes, que cette entreprise s'est associée à la démarche d'IGP : « Il y a tellement de contrefaçons sur ces produits qu’aujourd’hui, n’importe qui peut vendre de l’argile verte. L’avantage qu’on a, c’est d’avoir cette argile sur le territoire. C’est une démarche de qualité très importante pour Velay Scop", se félicite Christophe Lavigne.
Un produit atypique
Deux autres associés spécialisés en cosmétiques veulent que l'IGP soit une anticipation alors que les produits à base d'argile verte se développent, selon Emmanuel Bernard, directeur de l'entreprise Argile du Velay : « Aujourd'hui la contrefaçon n’existe pas, on est sur un produit qui reste encore atypique, mais c’est un peu l’histoire du Savon de Marseille. Ils s’en seraient occupé plus tôt, on ne ferait pas de Savon de Marseille en Bretagne. Donc le cahier des charges reprend une teneur minimale dans les produits, ce que l’on peut ajouter ou pas comme additifs ou suppléments et même des aspects de présentation ». L'enquête publique se termine le 6 mars prochain. L'INPI (l'institut national de la propriété industrielle) va ensuite étudier le dossier. L'institut rendra sa décision au plus tard en septembre prochain.