Vendredi 16 octobre, la direction du centre hospitalier Emile-Roux du Puy-en-Velay a annoncé le déclenchement du plan blanc, dans le contexte d’épidémie de COVID 19. L’organisation de l’hôpital va être adaptée.
Vendredi 16 octobre, la direction du centre hospitalier Emile-Roux du Puy-en-Velay a organisé une conférence de presse afin de faire le point sur la situation de l’hôpital dans le contexte d’épidémie de COVID 19. Jean-Marc Bolliet, le directeur du centre hospitalier, a annoncé le déclenchement du plan blanc. Il indique: « Ce plan blanc nous donne la possibilité de rectifier notre organisation. Il s’agit de la déprogrammation des activités afin de récupérer du personnel et d’ouvrir des box de réanimation. Cela implique la constitution de pools de renfort de personnel. Avec des lits du chirurgie déprogrammés, on peut récupérer une dizaine d’infirmières ».
Des visites bientôt interdites
Le second volet de ce plan blanc concerne la communication, afin d’informer la population que l’hôpital est en tension. Jean-Marc Bolliet souligne : « Les consultations seront maintenues mais avec des mesures d’hygiène renforcées. Les visites vont être prochainement interdites, sauf les situations exceptionnelles comme les soins palliatifs ». Le directeur du centre hospitalier précise que 20 patients COVID sont actuellement pris en charge à l’hôpital, dont 3 en réanimation. Pas moins de 26 lits peuvent être dédiés au COVID et dès dimanche, 16 nouveaux lits seront ouverts, contre 12 en période plus calme. Jean-Marc Bolliet affirme : « Il y a tensions identiques à celles du pic de la première vague. On a réfléchi à un schéma gradué de prise en charge du COVID en Haute-Loire. On peut s’appuyer sur les centres hospitaliers de Brioude, Yssingeaux, Le Monastier-sur-Gazeille, Craponne-sur-Arzon. Ensuite interviennent les établissements sanitaires et les EHPAD. Le CHU de Clermont-Ferrand est quant à lui le chef de file de la prise en charge COVID ». Actuellement, il y a 6 clusters de COVID dans des EHPAD de Haute-Loire. Pour la période du 6 au 12 octobre, Santé Publique France a publié le taux d’incidence en Auvergne pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours. En Haute-Loire, il était de 245,9.Selon l'Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes, "Le virus circule dans les territoires et progresse avec les interactions interhumaines. Le département de la Haute-Loire, comme presque tous les départements enregistre un nombre important de clusters, notamment dans des EHPAD, où une vigilance doit être particulièrement portée par les familles qui viennent rendre visite aux résidents qui sont des personnes très vulnérables face au COVID".
Des opérations déprogrammées
Le directeur de l’hôpital Emile-Roux confie : « Durant la première vague, on a tout déprogrammé et on a eu ensuite un volume qu’on a eu du mal à assumer. En premier lieu les opérations dites fonctionnelles, en général orthopédiques, vont être touchées. Dès la semaine prochaine, 10% des opérations seront déprogrammées, puis 20% la semaine suivante. On essaie de ne pas toucher aux prises en charge en cancérologie ». Actuellement, sur 1 800 agents qui travaillent à l’hôpital du Puy-en-Velay, 6 personnes sont positives au COVID 19. Le centre de prélèvement du centre hospitalier réalise environ 200 tests par jour. « Le taux de positivité a quasiment doublé en une semaine. Il est situé entre 15 et 20% » rappelle le directeur de l’hôpital.Le Dr Marc Bouiller, président de la commission intermédicale d’établissement, souligne : « Le type de contaminations est différent. Au début, l’épidémie touchait les adultes jeunes et les adolescents. Puis les 40-50 ans. Maintenant, elle touche des personnes plus âgées. L’épidémie va être plus sévère ». Il insiste : « Avec des gestes simples, on peut éviter de reconfiner. Mettre le masque et se laver les mains, ce n’est pas bien compliqué ». Le directeur du centre hospitalier martèle : « Le meilleur traitement contre le COVID est le masque ». Il en appelle à la responsabilité de tous. Pour le Dr Marc Bouiller « On sait mieux prendre en charge les formes et les complications du virus. C’est une maladie difficile à soigner, et qui demande du temps. Cela encombre beaucoup nos services de réanimation ». Enfin, le directeur du centre hospitalier conclut : « Le plan blanc est parti pour durer un certain nombre de mois ».Avec des gestes simples, on peut éviter de reconfiner