Le diocèse du Puy-en-Velay va lancer le 25 mars sa nouvelle campagne pour le denier du culte. C’est grâce à cette collecte d’argent que les prêtres notamment peuvent percevoir un traitement. Combien touchent-ils ? Réponse avec le Père Paul Chamaly.
"Les diocèces ne reçoivent ni subvention de l’Etat, ni aide du Vatican. L’Eglise ne vit que par la générosité des fidèles": c’est ce que tient à rappeler le diocèse du Puy-en-Velay, à l’approche du lancement de la nouvelle campagne du denier du culte. Une collecte d’argent qui permet notamment aux prêtres de percevoir un traitement.
"Il s’élève à 745 euros par mois, plus les honoraires de messes", explique le Père Paul Chamaly, curé de la paroisse des Carmes au Puy. "17 euros nous sont versés pour chaque messe". Soit 459 euros supplémentaires par mois (l'équivalent de 27 messes au maximum).
Au total, il perçoit donc environ 1.200 euros par mois. Auxquels il convient de retirer une participation de 177 euros pour les frais généraux de chauffage et d’électricité du presbytère, le logement mis à sa disposition. Au final, un prêtre dispose donc d'environ 1.000 euros pour vivre.
Environ 1.000 euros par mois
"Je trouve que c'est tout à fait normal, naturel", estime le Père Paul Chamaly. "Avec cette somme, on peut vivre décemment". Il y voit aussi une manière d'être "proche de ce qu'on peut comprendre dans les problèmes que connaissent beaucoup de familles" (ndlr, petits revenus et précarité).
Ses journées sont "bien occupées". Elles commencent "vers 8 heures et peuvent se terminer après 22 heures", les jours de réunion par exemple avec des groupes de la paroisse. En dehors des messes, il y a aussi, dit-il, "l'accueil des personnes qui ont le désir de nous parler", la préparation des baptêmes, des mariages, des obsèques.
Paul Chamaly est également aumônier dans l'enseignement privé, il se rend dans les écoles, les hôpitaux, les maisons de retraite. "Les frais les plus importants, ce sont les déplacements", observe-t-il. Pour cela, il bénéficie toutefois d'indemnités kilométriques.
Pour une vocation
Le curé de la paroisse des Carmes ne compte pas ses heures. Mais il s'accorde tout de même "un jour de repos dans la semaine, le lundi". "C’est une chance", dit-il, "de pouvoir accueillir, être à l’écoute et essayer de partager".
Paul Chamaly a été ordonné prêtre en Haute-Loire il y a 47 ans. Et il ne s'est jamais posé la question de la rémunération. "Ca ne m'a jamais effleuré. Je savais que je ne mourrai pas de faim. Si on veut gagner beaucoup plus, on choisit autre chose. On est toujours libre d’être prêtre ou de ne pas l’être".