Lundi 30 avril, cheminots et usagers de la SNCF se sont rassemblés à Saint-Georges-d'Aurac pour discuter des problèmes de trafic qui surviennent, même hors jours de grève, sur les petites lignes de Haute-Loire. Tous dénoncent la dégradation du service ferroviaire.
« Je suis censé partir demain pour remonter à Paris. Je devais avoir des trains mais apparemment il n’y en aura pas, raconte Stéphane Couturieux, usager de la SNCF et habitant de Langeac, en Haute-Loire. Je ne sais absolument pas si je vais pouvoir retourner à Paris. Je suis prisonnier à Langeac : il n’y a plus aucun moyen pour repartir, même pas des cars ou des taxis ».
Comme Stéphane, beaucoup d’habitants de Haute-Loire se sentent abandonnés par la SNCF. À Saint-Georges-d’Aurac, les usagers ont appris que la ligne serait fermée jusqu’à la fin du mois de juin. Lundi 30 avril, un groupe de cheminots est donc allé à la rencontre d’un collectif d’usagers. Tous craignent l'abandon des petites lignes à cause du manque de voyageurs.
Même sentiment d’abandon au Puy-en-Velay. Au guichet, les clients demandent des renseignements pour savoir quel train sera ou non mis en circulation. Mais difficile d’obtenir une réponse précise car le trafic reste compliqué même hors jour de grève. Pour l’heure, seuls les trains direction Saint-Etienne sont assurés. Les cheminots du département dénoncent une gestion volontairement dégradée de la SNCF pour démotiver les usagers du train. « Entre les périodes de grèves, le matin effectivement quand vous preniez votre service, il y avait un petit problème pour le lancement, reconnaît Xavier Bousset, représentant CGT des cheminots de Haute-Loire. Mais arrivé à midi, tous les trains étaient remis en marche et le service fonctionnait. Aujourd’hui, la SNCF se sert de ce prétexte en disant qu’elle est désorganisée. Mais c’est bien elle qui la veut, cette désorganisation ! Car tous les cheminots sont en poste pour tirer les trains, les contrôler et les faire circuler ».
De son côté, la direction régionale de la SNCF justifie l’usage systématique des bus entre les jours de grève par le retard pris dans la maintenance des trains. Une stratégie assumée qui privilégie les lignes plus fréquentées.