La préfecture de Haute-Loire déplore une augmentation des dégradations de radars fixes sur les bords de route. Le problème n'est pas nouveau, mais il prend une ampleur considérable depuis la mi-juin 2018.
Sur les routes de Haute-Loire, il ne fait pas bon être un radar par les temps qui courent … "On dénombre au minimum un radar dégradé chaque semaine, souvent plus", déplore Yves Rousset, préfet du département.
Les équipes du département étaient habituées à constater des actes de vandalisme récurrents, mais rarement plus de deux ou trois par mois. Depuis la mi-juin, ils sont contraints d'intervenir plusieurs fois par semaine pour conserver en état de marche les 22 radars fixes du département.
Cette hausse soudaine intervient au même moment que l'implantation de la limitation de vitesse à 80km/h. "Depuis la mise en place de cette nouvelle norme, les radars fixes ont flashé deux fois plus d'excès de vitesse", ajoute le préfet.
Aucun vandale n'a été confondu à ce jour, mais Yves Rousset croit deviner les intentions. "Les responsables sont probablement de ces personnes persuadées que les radars servent à soutirer de l'argent aux Français, encore plus avec les 80 km/h, ce qui est tout à fait faux, martèle-t-il, tout l'argent produit par les contraventions est réservé à la sécurité routière et sert in fine à la collectivité, ça ne sert nullement à renflouer les caisses de l'État".
À l'inverse, les dégradations pèsent sur les finances publiques. Comptez environ 600€ lorsqu'il ne s'agit que d'un peu de peinture à retirer. "La plupart du temps, l'objectif est recouvert de peinture, et on retrouve parfois des symboles d'euro ou des croix gammées sur les côtés", détaille Yves Rousset, consterné. Persuadé qu'un vandale finira par commettre une erreur et sera appréhendée, il espère aussi de nouvelles installations pour la fin de l'année. "J'ai demandé au ministère de l'Intérieur que nous soyons parmi les premiers, dès la fin 2018, à être équipés de radars tourelles". Fixés en hauteur, ils seront plus difficilement accessibles.
Il tient à le rappeler, les radars ont pour principal objectif la sécurité des automobilistes. "Le meilleur exemple se trouve sur la RN 102, entre Vazeilles et Limandre. Entre 1995 et 2005, sur un tronçon de deux kilomètres, on a compté 18 accidents corporels, ayant tué 7 personnes, rappelle Yves Rousset, mais depuis l'installation d'un radar en 2005, nous n'avons plus eu à déplorer un seul accident corporel."