Alors que le Mondial 2018 va débuter au mois de juin, un ancien arbitre de touche nous raconte son Mondial 1998. Il y a 20 ans, Jacques Poudevigne, cheminot au Puy-en-Velay, a officié lors de 3 matchs dont le 8ème de finale Chili-Brésil.
Il n’y a pas que les murs de sa maison qui sont remplis de souvenirs. Si aujourd'hui, Jacques Poudevigne a quitté les terrains de foot, cet ancien arbitre de touche garde en mémoire les 600 matchs professionnels qu’il a arbitrés. C’est en 1998 que la vie de cet ancien cheminot au Puy-en-Velay, a pris un tournant inespéré.
Ce jour-là, il partait pour aller arbitrer un match à Bastia contre Rennes, quand la nouvelle est tombée : il participera au Mondial 1998. « J’ai eu beaucoup de chance », se souvient-il.
A l’époque, ce modeste joueur de football consacre tous ses week-ends au ballon rond. Et lorsque le 14 juin 1998, il se retrouve au stade Bollaert de Lens, il vit un véritable rêve de gosse.
« Quand nous avons monté les escaliers du stade de Lens et que nous sommes arrivés sur la pelouse on s’est mis à écouter les hymnes. Alors là, je ne vous dis pas comment les poils se sont hérissés. C’était quelque chose de phénoménal. Après le coup de sifflet de l’arbitre pour le coup d’envoi, il y a eu le premier coup de drapeau et je me suis dit : « Jacques c’est bon, tu l’as bien fait, tu as participé à la Coupe du monde », raconte-t-il.
Lors de son deuxième match de poule, Roumanie-Angleterre à Toulouse l'arbitre auvergnat se fait une petite frayeur. « Dès ma première action en montant, la hampe de mon drapeau est partie donc je n’avais plus que le bâton ce qui faisait un peu désordre. J’ai eu la chance de pouvoir le ramasser mais il a fallu que je le tienne pendant toute la première période. Personne ne m’en a jamais parlé. Je me demande même si quelqu’un s’en est aperçu », s’amuse-t-il aujourd’hui.
Ronaldo : la fusée
La consécration arrivera le 27 juin 1998 au Parc des Princes. Jacques Poudevigne est arbitre de touche pour le 8ème de finale opposant le Chili à la Seleção de Ronaldo.
« Un garçon comme Ronaldo allait à une vitesse folle. Quand on est arrêté sur la ligne pour regarder le hors-jeu et qu’il passe en courant, j’avais beau me mettre de côté pour anticiper mon accélération… je ne pouvais pas avoir la même accélération », raconte-t-il. Et d’ajouter : « C’était leur métier, nous cela ne l’était pas ».
L'équipe de France qualifiée pour les quarts, l'aventure de Jacques en Coupe du monde s'arrête là. Des souvenirs que ce retraité qui vit désormais en Lozère n’oubliera jamais.