Le lycée Jean Monnet du Puy-en-Velay accueillait le 11 octobre la 3e édition du concours régional de cuisine INTERBEV. Ce concours met aux prises sept binômes d'élèves de terminale en Bac Pro hôtellerie-restauration, venus des lycées hôteliers de la région. Ils étaient jugés par de grands chefs.
C'est le coup de feu en cuisine. Sept équipes s'affrontent autour d'un même thème : le bœuf. A l'occasion de la 3e édition du concours régional INTERBEV, organisé par le syndicat professionnel de la viande bovine à destination des lycées hôteliers du territoire auvergnat, les candidats étaient départagés sur leur capacité à mettre en valeur trois morceaux de bœuf : jarret, rumsteck et filet, qu'il devait accompagner de deux garnitures locales que sont la lentille verte et la girolle.
Pour tous ces élèves de Terminale des lycée du Puy-en-Velay, de Chamalières, de Brioude, d'Aurillac, de Cusset, d'Yssingeaux et d'Yzeure, il faut surmonter le stress d'un premier concours et résister aux regards acérés de chefs renommés, tous Meilleurs Ouvriers de France. Dans le jury, on aperçoit l'ancien chef de cuisine de l'Elysée, pas très loin de celui du Ritz. Patrice Clémencet, intendant du Ministère de la Défense, observe à table l'exécution d'une découpe et interroge l'élève. « On essaie de le mettre dans une situation qu'il retrouvera plus tard, explique-t-il, c'est exactement ce qu'il retrouvera lui, dans un restaurant, quand il va travailler puisque le client lui demandera ce qu'il fait, ce qu'il sert ».
Le marathon dure 4 heures. Il a commencé en cuisine où les apprentis cuisiniers ont déjà dû faire travailler leurs méninges pour savoir quelle assiette présenter. « On peut voir qu'ils ont la même chose au départ, les mêmes ingrédients, le même panier », raconte Guillaume Fourcade, le conseiller technique de la filière hôtellerie au lycée Jean Monnet du Puy-en-Velay, « mais il n'y a pas une recette qui va sortir pareille. Il y a du bœuf en croute mais en croute de brioche, l'autre en croute de pain ».
L'hôtellerie-restauration représente plus de 120 000 emplois en Auvergne Rhône-Alpes. Si c'est une vocation pour certains, c'est aussi parfois un choix par défaut pour d'autres. Ces métiers difficiles souffrent parfois d'une mauvaise image et le taux de réorientation est important dans les lycées. La rencontre avec ces chefs prestigieux, issus des mêmes filières qu'eux, est un encouragement fort pour ces apprentis. Ce n'est pas Léa Perrot, lauréate du concours 2016 qui dira le contraire. « J'ai vraiment envie de continuer parce que ça me donne confiance en moi et je me dis que, peut-être, je peux faire plus », conclue la lycéenne ponote.