Installée au Puy-en-Velay depuis deux ans, une famille albanaise est sous la coup d'une obligation de quitter le territoire français. Ému par cette situation, un collectif citoyen s’est mobilisé, mercredi 7 novembre, pour demander au Préfet un recours gracieux.
Une trentaine de militants se s'est rassemblée devant la préfecture du Puy-en-Velay, mercredi 7 novembre, afin d’interpeller le représentant de l’état sur la situation d’une famille albanaise installée en Haute-Loire.
Proches de ce couple et de leur enfant, scolarisé au collège du Puy-en-Velay, ces citoyens ont demandé la suspension de la procédure d'expulsion qui les enjoint de quitter la France. Ils espèrent relancer le dossier de la famille avec le soutien d'un avocat spécialiste des droits des réfugiés.
«C’est vrai qu’on a réagi très vivement car on est très attachés à cette famille, explique Cécile. Elle a subi beaucoup de menaces du fait de sa religion chrétienne protestante, qui là-bas est minoritaire. »
Arrivée en France en 2016 pour y demander l’asile, cette famille a été déboutée par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) après examen de sa situation. Un rejet confirmé par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) le 30 octobre. La Préfecture lui a ensuite notifié, en décembre 2017, un refus de séjour et une obligation de quitter le territoire français (OQTF) avec un délai de départ volontaire de 30 jours.
« La famille s'est vue proposer une aide au retour qu'elle a refusée, précise la Préfecture dans un communiqué. Cette OQTF n'a, par ailleurs, fait l'objet d'aucun recours. Une demande de réexamen a été déposée le 5 octobre 2018 auprès de l'OFPRA, qui l'a jugée irrecevable le 9 octobre 2018, faute d’élément nouveau. Suite à ce rejet, et dès lors que le délai de départ volontaire n'a pas été respecté par la famille, une assignation à résidence leur a été notifiée le 26 octobre 2018 pour une durée de 45 jours en vue de procéder à l'éloignement de la famille. »
Un départ avait été programmé le 31 octobre 2018 de Lyon vers Tirana, mais le vol n’ayant pu avoir lieu, la famille a été conduite au Centre de rétention administrative de Toulouse, seule structure en capacité d'accueillir des familles.
Cette rétention a été contestée devant le juge des libertés et de la détention, qui a estimé que le maintien en rétention n'était pas nécessaire. L’assignation à résidence quant à elle a été depuis annulée par la cour d’appel de Toulouse.
Le départ de cette famille reste néanmoins prévu les 9 et 10 novembre. D’ici là, le collectif espère bien obtenir un recours gracieux auprès du préfet de Haute-Loire.