Un homme ivre au volant avait causé la mort de deux personnes en septembre dernier, après une sortie de route à Polignac (Haute-Loire). Ce chauffard doit répondre de ses actes mardi après-midi devant le tribunal du Puy-en-Velay, où il comparaît pour homicide involontaire sous l'empire de l'alcool.
L'accident s'est produit en septembre 2015, sur la nationale 102, à la sortie de Polignac (Haute-Loire). Sous la violence du choc, la voiture, une Golf, a sectionné un arbre creux sur le trottoir. A bord, 8 jeunes gens qui sortaient d'un bar et se rendaient dans une boite de nuit, à un kilomètre de là. Une jeune fille qui allait avoir 16 ans a été tuée ainsi qu'un jeune homme un peu plus âgé.
Mardi après-midi, Tristan, le conducteur de la Golf est jugé par le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay. Il comparaît pour homicide involontaire sous l'empire de l'alcool. Car cette nuit-là, il avait bu beaucoup de vodka. Il avait 2 grammes 33 d'alcool dans le sang. Sans doute roulait-il trop vite également, à 110 voire 130 km/h selon les gendarmes. "Il conduisait comme un fou, j'avais peur, je voulais descendre", a expliqué l'un des 7 passagers du véhicule accidenté.
Son avocate met en avant le fait que ce commercial de 23 ans, habitué à la route, n'était pas jusqu' ici un délinquant routier. Il avait tous ces points sur son permis de conduire et ne prenait pas le volant quand il faisait la fête. Le chauffard venait de perdre son travail et sa petite amie l'avait quitté, voilà pour le contexte. Maître Elodie Villeseche redoute peut-être une extrême sévérité du tribunal, alors que le bilan routier dans le département n'est pas bon du tout : il y a eu 27 morts sur les routes l'an dernier dans le département de Haute-Loire. Le jeune homme encourt jusqu'à 7 ans de prison.
Compte-rendu d'audience
A la barre, Tristan, grand et mince, vêtu de noir, dit ne pas avoir de souvenir à partir du moment où il a quitté le bar pour prendre sa voiture. "Est ce que ce n'est pas une amnésie de façade ?", s'est alors exclamé une avocate de la partie civile. L'accusé, quasi inaudible, reconnaît qu'il a commis acte impardonnable. Il tente néanmoins de se défendre : "Aller vite, ce n'est pas mon truc, j'ai toujours mes 12 points".On ne doit pas oublier. (L'avocate d'une des victimes décédées)
Mais devant les familles des victimes, le jeune homme baisse la tête. "Aujourd'hui on n'a plus que des jours gris, les jours sont gris sans elle. Mathilde c'était la joie de vivre", témoigne à la barre la mère de l'une des deux victimes. "Ces jeunes se sentent invincibles, il faut vraiment qu'ils entendent que la mort est partout", enchaîne l'avocate d'un jeune homme blessé dans l'accident. Gilles-Jean Portejoie, qui défend 3 familles de passagers se montre très critique à l'égard de l'accusé : "Il y a de la souffrance et de la colère. Un mois après les faits, s'affiche sur Facebook".
Le procureur de la République a requis une peine de 3 ans de prison à l'encontre du jeune chauffard, dont un an avec sursis, une obligation de soins par rapport à l'alcool et l'annulation de son permis de conduire. Le jugement a été mis en délibéré au 2 février prochain.