A Monistrol-sur-Loire, en Haute-Loire, des enseignants et élèves du lycée public Léonard de Vinci ont repris une chanson de « Trois Cafés Gourmands » pour dénoncer la réforme Blanquer qui doit s'appliquer à la rentrée prochaine.
« Des profs inquiets, pas encore résignés. On veut vous expliquer pourquoi il faut bouger. Faut économiser, arrêter de dépenser. Et nos jeunes dans tout ça ? » s’interroge la chanson, qui reprend un air bien connu : celui de « A nos souvenirs » de « Trois Cafés Gourmands ». Le groupe corrézien a d’ailleurs donné son accord pour que des élèves et enseignants revisitent le tube.« Ils ont tout juste 15 ans, encore que des enfants, arrêtez de penser qu’ils sont déjà fixés. Plus de maths au lycée, plus de cours dédoublés, c’est tout ce qu’ils ont trouvé pour économiser. Choisissez votre spé, mais faut pas vous tromper car après c’est trop tard, vous finirez nulle part », poursuit encore la chanson.
L'idée est partie des enseignants, qui dénoncent la réforme du lycée engagée par le ministre de l’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer. Les élèves inscrits en option vidéo ont réalisé le clip.
« On a entendu parler d’infirmières qui avaient fait un clip qui avait été pas mal relayé sur les réseaux sociaux. On s’est dit que ça pouvait être une idée, donc on s’est lancé », explique Emilie Brousselle, enseignante au lycée Léonard de Vinci.
Une initiative qui n’est pas passée inaperçue au sein de l’établissement.
« Tout le lycée je pense l'a vu, ça a été diffusé sur de nombreux sites. Moi en tous cas je l’ai trouvé super drôle, super intéressant. C’est sûr que c’est un sujet un peu inquiétant », estime une élève de seconde.
Des professeurs et parents inquiets
Pour les professeurs, comme pour les parents, cette réforme qui supprime les filières au profit de spécialités à choisir dès la classe de seconde et d'options facultatives, n'est pas adaptée aux lycées ruraux.« Notre établissement public est tout seul dans notre bassin, on a 7 options et on a à peu près plus de 350 élèves sur les 900 qui suivent ces options. Pareil pour la faisabilité, on n’a pas un volume d’heure suffisant pour assurer les horaires de ces options », assure Nathalie Collet, enseignante déléguée SNES.
« Moi j'ai une fille qui est en seconde aujourd’hui, elle va être la première à passer le nouveau bac en 2021 avec cette réforme Blanquer. Il s’avère qu’aujourd’hui elle doit faire des choix de matières et on ne sait pas sur quoi ça va déboucher », s’inquiète un parent d’élève.