Le CHU du Puy-en-Velay, en Haute-Loire, s'est équipé de deux voiturettes électriques, que les enfants utilisent pour se rendre au bloc opératoire. La démarche vise à réduire le stress des jeunes patients, mais aussi la douleur physique liée à l'opération.
Des cabriolets dans des couloirs de l’hopital du Puy-en-Velay, en Haute-Loire ? Ce n’est pas une hallucination causée par l’anesthésie, mais le dernier achat du CHU, rendu possible par l’association de lutte contre la douleur, ADOL 43. Objectif : réduire le stress et la douleur des enfants lors d’une opération.
Noan, 8 ans, a par exemple pu en profiter récemment. Pour une petite opération classique des végétations, le moment de quitter la chambre est forcément stressant. Il sort accompagné des brancardiers, mais à l'étage en dessous, on lui remet un permis de conduire et son cabriolet bleu l'attend.
Il va ainsi piloter son bolide jusqu’au bloc opératoire, sous l'œil complice du personnel soignant qui va tout faire pour le déstresser au maximum avant l'anesthésie. "C’est un moment un peu anxiogène pour les enfants, donc on essaie de créer du lien le temps de l’accueil, le fait de les faire venir en salle d’opération avec la voiture, c’est un moment ludique qui permet de lever un peu d’angoisse", explique Cécile Pugnière, infirmière au bloc opératoire
Déjà, les médecins constatent les bénéfices de leur utilisation, comme le professeur Marc Durand, chirurgien et président de l’ADOL 43 : "Cela limite le stress auprès des enfants, [et permet] éventuellement de diminuer la prise de médicaments pour limiter la douleur, parce qu’il a été montré que ce genre de procédure diminuait la douleur post-opératoire. Cela fait partie de ce que l’on appelle l’analgésie multimodale, et c’est une des missions de notre association qui a pour but de lutter contre la douleur, psychologique, mais aussi physique, parce que les enfants prennent moins de médicaments."
Un moyen simple et efficace pour dédramatiser la situation pour l'enfant … mais aussi pour les parents. "C’est l’inconnu, donc il appréhendait beaucoup de s’endormir. Quand il est parti, il ne s’est même pas retourné pour me regarder, s’amuse Émilie Derail, la maman de Noan, on sent son enfant un peu plus confiant, ça diminue le stress."
Tout s'est bien passé et Noan gardera sans doute un bon souvenir de son passage à l'hôpital grâce à la petite voiture. Chaque année, près de 120 enfants subissent des interventions chirurgicales ici.