Le Tour de France est passé par Le Puy-en-Velay ce samedi 16 juillet, et c’est l’Australien Matthews qui est sorti vainqueur de cette 14ème étape. Le local Romain Bardet se maintient dans les premières places au classement général.
L'offensive a payé une nouvelle fois, samedi 16 juillet, sur les hauteurs de Mende où l'Australien Michael Matthews s'est adjugé en solitaire la 14e étape du Tour de France toujours mené par le Danois Jonas Vingegaard. "Je ne suis pas seulement un sprinteur", a souligné le maillot vert du Tour 2017. L'Australien de l'équipe BikeExchange a touché au but après deux deuxièmes places derrière les hommes forts de la course, le Slovène Tadej Pogacar (à Longwy) et le Belge Wout van Aert (à Lausanne). Matthews a privé du succès l'Italien Alberto Bettiol, deuxième de l'étape à 15 secondes après un spectaculaire bras de fer dans l'ascension finale. Et aussi le Français Thibaut Pinot, dominé dans la montée Laurent Jalabert et "très déçu" de sa troisième place.
"J'étais dans l'échappée la plus costaud du Tour", a estimé Pinot qui a longtemps été en position de signer le premier succès d'étape français depuis le départ. "Mais, aujourd'hui, c'était compliqué et dur à contrôler. J'avais les pattes pleines de toxines". Surveillé de près au sein de l'échappée-fleuve de 23 coureurs, le Franc-Comtois a ajouté une nouvelle place d'honneur à sa collection lozérienne (2e en 2015). Il a salué toutefois la performance de Matthews ("il m'épate vraiment"), routier-sprinteur au tempérament d'attaquant. "C'est un peu l'histoire de ma carrière, avec des hauts et des bas", a apprécié l'Australien (31 ans) qui a dédié son succès, le 39e de sa carrière, à sa fille de trois ans. "Maintenant, elle sait pourquoi je pars si souvent et fais tant de sacrifices".
Vingegaard en sangsue de Pogacar
Au lendemain d'un raté collectif de son équipe sur la route de Saint-Etienne, Matthews a choisi d'attaquer de loin au sein de l'échappée, à 52 kilomètres de l'arrivée. Il s'est montré ensuite le plus fort du trio qui a abordé en tête la montée finale (avec Grossschartner et Sanchez) avant de résister, à l'énergie, à Bettiol revenu à un kilomètre du sommet. Une douzaine de minutes plus tard, les spectateurs massés dans la montée emblématique de la préfecture de la Lozère ont assisté à un autre duel. Le double vainqueur en titre, Tadej Pogacar, a attaqué comme prévu mais Vingegaard, le seul à garder le contact, est resté obstinément dans son sillage, à la façon d'une sangsue. En début d'étape, déjà, le Slovène avait mis sous pression le Danois dont l'équipe Jumbo avait montré quelques signes de faiblesse (Roglic surtout) avant de rétablir la situation.
Sur la piste de l'aérodrome, les deux premiers du Tour ont donc franchi la ligne roue dans roue. Dix-sept secondes avant David Gaudu, le premier de leurs suivants devant le Gallois Geraint Thomas et le Colombien Nairo Quintana. L'effort, d'autant plus violent sous la chaleur, a coûté une poignée de secondes supplémentaires à Romain Bardet qui a légèrement décroché au classement. Le Français, toujours quatrième, pointe désormais à 18 secondes du podium. Pour tous, y compris le sprinteur australien Caleb Ewan qui a vécu une journée galère à l'arrière de la course (39 minutes de retard !), il reste une étape à boucler avant la journée de repos bienvenue à Carcassonne. Avec, pour dominante, des températures très élevées. "Entre 33 et 39 degrés", selon les prévisionnistes, "avec des pics jusqu'à 40 degrés possibles dans le département du Tarn".