C’est le fruit d’une collaboration entre une photographe et une tatoueuse. "Réparer les cicatrices" est à découvrir jusqu'au 27 octobre à la médiathèque Louis Aragon de Rive-de-Gier dans la Loire.
C’est l’histoire de deux talents artistiques réunis pour réparer des cicatrices. L’une se définit comme “photographe d’âme", l’autre est tatoueuse. Le projet ? Redonner confiance à des femmes atteintes de cancer du sein. L’exposition “Réparer les cicatrices” est à découvrir à la médiathèque Louis Aragon de Rive-de-Gier dans la Loire jusqu'au 27 octobre.
“On s’est rendu compte qu’on avait beaucoup de choses en commun, les mêmes valeurs, les mêmes envies de réparer les autres à notre façon, selon nos propres sensibilités, compétences”, raconte Irène.
Sortir de l’isolement
L’exposition offre le regard de l’une sur le travail de l’autre; En plus des clichés pris dans l’atelier d’Irène, Chloé présente quelques portraits audio comme celui d’Anne-Sophie. “Il y a eu parfois la peur parfois, la colère, les douleurs physiques, la culpabilité d’imposer la maladie à mes proches”, peut-on entendre.
“On reste convaincue qu’on est seule dans ce drame-là et que la façon dont on le vit n’est pas partagée, n’est pas partageable. L’idée c’est de sortir de cet isolement et de partager de façon lumineuse, résiliente, joyeuse des choses qui peuvent paraître très difficiles”, assure Irène.
La photo devient alors thérapeutique tout comme le tatouage de recouvrement des cicatrices sur lesquelles cette exposition lève le voile.
"Je suis une nouvelle femme et tu fais partie de moi désormais”
Chloé se souvient du tatouage réalisé sur l’une de ces femmes atteintes d’un cancer. “La cicatrice était très compliquée. C’était une reconstruction qui avait raté. Le projet était assez complexe et technique. Donc déjà quand je lui ai dit c’est bon je le prends en charge elle était déjà très émue et quand on a fini le tatouage et qu’elle s’est vue, elle m’a dit : je suis transportée, je suis une nouvelle femme et tu fais partie de moi désormais”.
La tatoueuse regrette que peu de personnes soient au courant de cette technique de recouvrement. “À l'hôpital Lyon-Sud quand je tatoue, les infirmières me disent qu’elles ne savaient pas qu’on pouvait faire ça”.