La police judiciaire d’Annecy a interpellé un individu suspecté de faire du trafic d’armes. L’homme âgé d’une vingtaine d’années remettait en état des armes de la seconde guerre mondiale trouvées dans une maison abandonnée. Au total, dix tonnes ont été saisies.
En ouvrant une enquête préliminaire sur un homme suspecté de faire du trafic d’armes, les enquêteurs de la police judiciaire d’Annecy étaient loin d’imaginer qu’ils finiraient par saisir 10 tonnes de pistolets de la seconde guerre mondiale.
Tout a commencé par une information remontée aux oreilles de la police judiciaire, selon laquelle un individu se livrait à de la vente illégale d’armes à feu à Annecy. L’homme, âgé d’une vingtaine d’années, avait déjà fait plusieurs séjours en prison pour des faits de violence et extorsion avec violence.
Après une rapide enquête permettant de corroborer ces faits, les enquêteurs se sont rendus à son domicile le 4 décembre avec l’assistance du RAID de Lyon. Au cours de cette interpellation, les policiers ont découvert 9 armes, dont trois pistolets mitrailleurs, trois pistolets automatiques et trois revolvers à barillets. Ces armes, datant de la seconde guerre mondiale mais parfaitement fonctionnelles, attirent la curiosité des enquêteurs. Comment le suspect se les ait-il procurées ?
L’arme qui cache la forêt
Placé en garde à vue, le jeune homme reconnaît partiellement les faits puis guide les enquêteurs jusqu’à des garages attenant à une maison abandonnée, située dans la zone industrielle de Vovray. C’est là que les policiers découvrent des dizaines d’armes anciennes. "On a dû y retourner deux fois au regard du volume, raconte le commissaire Guillaume Fauconnier, chef de la police judiciaire des Savoie. Au total, on a saisi 10 tonnes d’armes, une tonne de munitions de chasse, 300 kilos de munitions de guerre et différents contenants de poudre et d’explosifs".
Cet armada appartenait au propriétaire de la maison adjacente, un vieil homme hospitalisé, qui était autrefois armurier et conservateur du musée des Trois Guerres. Passionné d’armes à feu, il avait amassé des dizaines de spécimen dans sa collection. "Depuis l’hospitalisation du propriétaire, cette maison était squattée par des toxicomanes et des gens en déshérence, ajoute le commissaire. Il est probable que notre vendeur l’ait repérée en sortant de ses séjours en prison. Profitant de sa connaissance des armes, il les récupérait, les nettoyait, les remettait en état et les vendait avec les munitions d’époque".
Une saisie délicate
Pour cette saisie extraordinaire, les enquêteurs de la police judiciaire ont été assistés par des experts en balistique de l’Institut National de la Police Scientifique. Des démineurs venus de Lyon ainsi que la 27ème brigade des chasseurs alpins ont également apporté une aide logistique pour procéder à la sécurisation du site et à la destruction des armes. "Histoire d’éviter qu’elles ne se retrouvent dans la nature" glisse Guillaume Fauconnier.
Depuis cette saisie extraordinaire, le suspect a été écroué en attente de son jugement qui aura lieu le 28 décembre.