Accompagnants d'élèves en situation de handicap : "Une rentrée pire que les autres", dénonce un collectif de parents en Haute-Savoie

L'Education nationale avait annoncé la création de 4 000 emplois d'accompagnants d'élèves en situation de handicap pour cette rentrée 2022. Le compte manifestement n'y est pas. Du moins, en Haute-Savoie où il manque 250 postes. Les familles ont manifesté leur colère encore une fois, ce mercredi 5 octobre, sans guère d'espoir.

A Lugrin, en Haute-Savoie, Mary Vesin attend, ce mardi 4 octobre, son fils Gabriel à la sortie de l'école . En CP, il est diagnostiqué et reconnu "enfant avec troubles de l'attention et hyperactivité". Son frère présente des troubles autistiques. Tous les deux sont normalement accompagnés dans leur scolarité par un AESH, un accompagnant d'élève en situation de handicap.

Or depuis la rentrée, ce n'est pas le cas. Malgré le sourire que tient à conserver Mary, en présence du petit Gabriel, elle s'alarme et se désole : "Forcément ils régressent. Les enfants perdent confiance en eux, ils ont du mal".

A Publier, dans une école voisine, trois petits élèves sont aussi concernés. Il manque, selon les familles et les enseignants, 94 heures d'accompagnement par semaine.

"C'est catastrophique pour ces enfants qui ne peuvent pas suivre une scolarité normale, qui commencent à angoisser. C'est aussi difficile pour les enseignants qui doivent du coup gérer seuls des enfants qui doivent être accompagnés. (...) Une jeune fille autiste, scolarisée dans une école d'Evian qui devrait bénéficier normalement et légitimement de 15 heures de suivi, n'en a que 3 le vendredi pour l'accompagner au sport, imaginez combien c'est efficace", enrage Sarah Maréchal.

Une rentrée "pire que les autres"

Sarah connaît le contexte sur le bout des doigts et... du cœur : elle était enseignante, mais aussi maman d'un d'enfant en situation de handicap. Avec Mary et bien d'autres, elles ont décidé de créer un Collectif "Une AESH pour mon enfant, Chablais" car "depuis septembre la rentrée est comme les autres, mais en pire", dénoncent-elles.

Elles ont lancé une pétition en ligne, et obtenu pour l'instant dans le Chablais, près de 300 signatures. Dans cet appel, elles revendiquent le caractère essentiel de cet accompagnement pour leurs enfants : "Nos enfants n’ont pas d’AESH en face d’eux ou pas le nombre d’heures. Ils en ont besoin pour avancer, progresser et être à l’aise en classe. Pour avoir des AESH, il faut revoir leur statut et leur rémunération rapidement. Il faut également augmenter le recrutement en rapport avec le nombre d’enfants notifiés."

Des interpellations sans réponse, et des manifestations à répétition

"On ne cesse de nous parler d'inclusion, de chance pour tous les enfants. Or, on s'aperçoit que l'on met des enfants, voire des classes en difficulté, sous prétexte de manque de personnel. On a fait des mises en demeure à l'Education nationale, et nous n'avons toujours aucune réponse, zéro", conclut avec amertume Laetitia Delangre, du Collectif "Une AESH pour mon enfant, Chablais".

Les annonces de l'Education nationale se sont pourtant multipliées, en juillet dernier, assurant la création de 4000 emplois d'AESH supplémentaires. 

L’intersyndicale Snuipp-74 (1er degré), FSU 74 et Sud éducation 73-74 dénonce toutefois le non-renouvellement par l’Éducation nationale de certains contrats, alors "que les besoins ne sont pas satisfaits" et avait appelé à un rassemblement des AESH ce mercredi 5 octobre, à 14 heures, devant la préfecture d'Annecy.

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